Commentaire sur :
François du Castel "Les télécommunications"
X. A. Descours
Il s'agit du manuel de référence de France Télécom. Ce livre donne sous une
forme simple, claire et vivante, avec notamment d'excellents graphiques, une
description à jour des techniques des télécommunications ; il est indispensable
pour tous ceux qui travaillent dans ce secteur.
J'ai travaillé avec François du Castel, à
l'époque directeur adjoint du CNET, de 1983 à 1988. Il m'avait demandé de monter
au CNET une mission d'études économiques. Il m'a appris ce que je sais sur les
télécommunications, et aussi sur l'art de la communication où il est maître
(parler en public, présenter des transparents, utiliser les ressources
audiovisuelles).
Du Castel voyait dans le Plan Câble un moyen de
restructurer l'audiovisuel français en le faisant grâce au "pay per view"
accéder aux sources de financement dont la création a besoin. D'autres, à France
Télécom, estimaient dangereux de mêler l'audiovisuel (supposé "politique",
"saltimbanque", donc "sale") à la téléphonie (qualifiée de "technique", donc de
"propre). Ils craignaient aussi que les réseaux câblés ne soient le cheval de
Troie de la concurrence. Ce qui fut réalisé, puis amplement critiqué, est la
caricature de ce que du Castel proposait. En particulier, le "pay per view" que
permettaient les rares réseaux construits selon ses recommandations n'a pas été
mis en oeuvre.
Du Castel était un ancien de la 2ème DB formé
dans l'esprit de Leclerc, et aussi un militant qui ne cachait pas son engagement
communiste (rare destin pour un polytechnicien aristocrate et chrétien). Son
courage était légendaire. Lorsque la direction de France Télécom a décidé de
tourner le dos à ses recommandations elle a dû le mettre au placard pour le
museler.
François du Castel, retraité de 74 ans, écrit et
publie avec la fécondité et l'enthousiasme d'un jeune homme comme on n'en fait
plus (voir "La révolution communicationnelle", L'Harmattan 1995).
En 1999, 16 ans après le Plan Câble, on voit se
profiler le "pay per view" ; mais c'est sur l'exemple du marché américain.
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