Le " cheval qui a tout faux "
English version
Publié par la revue Télécoms Magazine, numéro 36 de juin
1990. Il a été repris dans l'ouvrage "Entreprises et territoires en réseau"
publié en 1991 aux Presses de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, sous la
direction de Frantz Rowe et Pierre Veltz.
Lors des colloques consacrés aux télécommunications
dentreprise, les intervenants aiment à décrire les prouesses de quelques
pionniers. Un tel discours est utile : dans la période actuelle, caractérisée par la
transition entre " téléphonie pure " et " télécommunications
multi-services ", le domaine du possible ne cesse de sélargir. Il est donc
instructif de voir ce que font ceux qui sont parvenus à sa frontière et sy livrent
à des expériences.
Cependant cette pédagogie par lexemple peut se révéler
décourageante : celui qui compare quelques réalisations exemplaires à la situation des
télécommunications dans sa propre entreprise - situation quil juge déplorable -
risque de croire son cas extrême, et la distance qui le sépare des pionniers
infranchissable.
Nous prendrons donc le contre-pied de ces descriptions en
présentant, dans le domaine des télécommunications, léquivalent de ce
"cheval qui a tout faux" dont on trouve le portrait dans certaines
encyclopédies. Le dessinateur a fait de la pauvre bête un catalogue de toutes les tares
; des flèches lentourent, indiquant un " dos ensellé ", des "
genoux cagneux ", des " lèvres pendantes ", une " queue râpée
" etc. De même, nous allons accumuler ci-dessous, pour décrire une entreprise
imaginaire (" toute ressemblance avec une entreprise existante ou ayant existé ne
pourrait être que le résultat dune coïncidence ", etc.), quelques-unes des
tares que lon peut rencontrer en pratique. Nous nous livrerons ainsi sans retenue
aux plaisirs de la caricature.
Cette caricature sera complétée par un petit dictionnaire des
idées reçues " à la Flaubert ", dans lequel nous accumulerons les phrases les
plus banales et les plus ressassées que lon puisse entendre sur les télécoms.
Chacun pourra prolonger ce dictionnaire en puisant dans ses propres souvenirs.
Lambition de ce texte est modeste : il ne sagit que
de montrer, sous une forme humoristique, certains des défauts les plus grossiers que
lon rencontre en pratique. Espérons quil sera utile : chacun sait que dans
les églises médiévales les fresques décrivant lenfer sont passionnantes, tandis
que celles qui décrivent le paradis sont tellement ennuyeuses.
Une grosse entreprise
Il serait trop facile de considérer une petite entreprise qui
aurait lexcuse du manque de moyens et dinformations. Notre cheval sera donc
une entreprise de services qui emploie quelques milliers de personnes dans plusieurs
dizaines détablissements répartis sur le territoire français. Elle possède
plusieurs centres informatiques, auxquels les établissements sont reliés par des
Liaisons Spécialisées (LS) ou via Transpac. Les établissements utilisent des
commutateurs privés (ou PABX, pour " Private Automatic Branch Exchange") plus
ou moins modernes. La facture télécom totale, y compris Transpac, est de plusieurs
dizaines de millions de francs par an.
Méconnaissance du trafic
Cependant lentreprise ignore le détail de cette facture
et même son montant global. En effet, les services de transmission de données sont
gérés par la direction informatique, seule à connaître les dépenses dues à
lusage des LS ou de Transpac. En outre, comme limmeuble du siège social est
propriété du principal actionnaire, le service télécom du groupe garde jalousement
pour lui les informations sur le trafic issu de ce PABX (il nest dailleurs pas
certain quil se donne la peine de les établir), ainsi que sur la facture
téléphonique correspondante. Le service télécom de lentreprise ne connaît donc
que les dépenses télécorn des établissements secondaires.
La place du service télécom
Pauvre service télécom ! Il est animé par deux ingénieurs
compétents, qui tiennent soigneusement à jour leurs connaissances. Mais ils sont sortis
décoles dont le rang est modeste sur léchelle du prestige, alors que
lentreprise emploie plusieurs polytechniciens, sup-élec et autres ingénieurs au
pedigree comparable. Ils sont par ailleurs enfouis dans le service de limmobilier.
Comment pourraient-ils faire entendre leur voix auprès de la direction ?
Lignorance de cette direction en matière de
télécommunications est notoire, et ils ont encore dans loreille la question posée
par le secrétaire général un jour où on lui parlait de Transcom : " Cest un
nouveau modem " ?
Ils sont considérés dans lentreprise comme des
dépanneurs : on ne leur demande pas davoir des idées sur ce que
linstallation devrait être, mais de faire en sorte quil ny ait pas de
pannes ou quelles soient aussi brèves que possible. On voit en eux des techniciens
obscurs qui maîtrisent une technique facile et donc peu considérée ; personne ne pense
nécessaire de leur faire connaître les besoins des services pour établir les
spécifications fonctionnelles de linstallation.
Le choix des PABX
Le renouvellement du PABX dun établissement est pour le
service télécom loccasion dune bataille le plus souvent perdue. La tradition
veut en effet que le choix du matériel relève de la responsabilité du directeur
régional, lequel est soumis par ailleurs à des contraintes budgétaires sévères. Le
service télécom sefforce dorienter lentreprise vers les PABX
multi-services ; mais le directeur régional choisit presque toujours loffre du
moins disant, et non celle qui comporte le meilleur rapport qualité/ prix.
Le directeur régional ignore en effet ce que peut signifier le
mot " qualité " dans le domaine des télécoms ; il nanticipe pas non
plus sur une évolution technique qui lobligera par la suite à de coûteuses
adaptations. Il arrive aussi quil se laisse séduire par linflation des
facilités et passe commande sur son PABX doptions onéreuses que personne
nutilisera jamais.
Il résulte de cette procédure que le parc de PABX est
hétéroclite, ce qui promet bien des difficultés pour le jour où lon
sefforcera de les mettre en réseau.
Les relations avec linformatique
Les relations du service télécom avec la direction
informatique sont difficiles. Celle-ci affecte de néprouver que du mépris pour la
" téléphonie ", et sest fait une religion du " tout X25 " et
du " tout LS ". En fait elle considère avec méfiance le développement des
réseaux commutés numériques ; elle y voit le cheval de Troie dune
micro-informatique communicante qui pourrait sémanciper de lorganisation
centralisée dont dépend son pouvoir.
Observons en passant que la direction informatique est
minée par le conflit entre ceux (majoritaires) qui défendent lorganisation
centralisée, et une vigoureuse minorité qui joue au contraire la carte de la
décentralisation ; mais pour le moment cette minorité na pas voix au chapitre. Le
débat porte sur une question de fond : pour les uns, toute l" intelligence
" doit résider dans lordinateur ; dautres admettent quune partie
de l" intelligence " peut résider dans le réseau.
Jalouse de linformation sur son réseau, la direction
informatique a eu recours au moyen le plus sûr pour empêcher toute fuite : elle a fait
en sorte que linformation nexiste pas. Elle ignore donc quel trafic passe sur
les LS ou par les raccordements à Transpac. Comme les utilisateurs ne se manifestent que
lorsquils sont gênés par les blocages dus à un sous-dimensionnement, les
équipements sont sur-dimensionnés. Les abonnements, qui représentent presque le tiers
des dépenses télécorn totales, sont dun montant excessif par rapport aux besoins.
La direction informatique veut maintenir des " cloisons
étanches " entre les divers moyens de communication. Il ne sera pas question pour
elle daccéder à Transpac via le PABX même si celui-ci est capable de faire de la
commutation ou de la concentration de paquets. Elle veut par ailleurs ignorer le plus
longtemps possible Numéris, quelle sentête à qualifier d"
expérimental ", de " potentiel " etc. ; elle espère sans doute ainsi
retarder lintégration des services de données et du téléphone. Elle a organisé
des messageries accessibles uniquement sur le réseau informatique, et ne souhaite pas
quune organisation générale du courrier électronique vienne ouvrir à
dautres cet outil de communication.
Un téléphone " moral "
Un moralisme étroit règne dans les directions régionales en
ce qui concerne le téléphone, considéré comme une perte de temps et dargent - et
non comme un outil de travail. Sous couvert déconomie et pour combattre les "
abus " du personnel, la plupart des directeurs régionaux ont instauré des
discriminations et surtout des contrôles par opératrices plus onéreux que les dépenses
quil sagit déviter : ils ne se sont pas avisés, par exemple, que le
temps de travail dune opératrice coûte plus cher que des communications locales.
Dautres réticences dordre " moral " ou
sociologique sopposent à la constitution dannuaires qui permettraient une
utilisation efficace du réseau : chaque établissement a un annuaire distinct, diffusé
avec parcimonie, et il nexiste dailleurs pas de plan de numérotage homogène
ni de numérotation abrégée entre les divers établissements. Toujours pour des raisons
" morales ", nombre détablissements nont pas la SDA (Sélection
Directe à lArrivée) ; on estime quelle faciliterait à lexcès les
appels provenant de lextérieur. Tous les appels arrivée doivent donc passer par le
standard : ceci entrave lutilisation des services qui, comme la télécopie,
fonctionnent mieux sans intermédiaire humain.
Une téléphonie sans organisation
On semble considérer que la téléphonie " va de soi
". La gestion budgétaire du réseau est donc improvisée, les décisions éclatées,
la cohérence densemble non assurée, alors que les sommes en jeu sont
considérables. Les décisions obéissent aux règles de loptimisation " sous
contrainte budgétaire " (bien éloignée de loptimisation tout court) : on
nhésitera pas à dépenser si lon peut imputer la dépense à un poste
budgétaire " à laise ", et lon sera au contraire dune
avarice sordide si lon doit limputer à un poste " serré ".
Toujours parce que la téléphonie " va de soi", on
croit lutilisateur capable de se débrouiller face à des terminaux inconfortables
et à des notices incompréhensibles ; il en résulte que les facilités sont peu
utilisées, et on en déduit souvent un peu vite quelles étaient inutiles. Ainsi
les divers types de renvoi, de filtrage ou de groupement dappel sont ignorés.
Les opératrices sont certes aimables mais peu nombreuses, mal
formées et dotées dun matériel non ergonomique. Elles sont dailleurs
surchargées de travail : les correspondants extérieurs passent souvent par le standard
en raison de labsence ou de la méconnaissance de la SDA, et ils ont du mal à
joindre leurs correspondants à cause du mauvais usage des facilités téléphoniques ; le
répondeur est en outre peu répandu, la messagerie vocale ignorée.
Comme les correspondants intérieurs ne disposent pas dun
annuaire électronique, et que les Minitels sont rares dans lentreprise, le standard
reçoit souvent des questions du genre : " Comment faut-il faire pour appeler
lEspagne ? ". En raison de ses horaires, il est pratiquement impossible pour
quelquun de lextérieur de joindre après 17 heures 30 un correspondant dont
il ignore le numéro SDA.
Laccueil des appels extérieurs est en définitive
inefficace sinon rebutant, et limage de lentreprise sen ressent.
Sous-utilisation des possibilités
Des possibilités techniques et tarifaires avantageuses offertes
par le réseau public sont ignorées : lentreprise nutilise ni " Trafic +
", ni " Colisée ", ni les LS téléphoniques ; en fait, elle na pas
même étudié ces services.
Les applications communicantes (messagerie électronique,
télécopie, audio- et visioconférence, archivage électronique, télésurveillance,
transferts de fichiers entre micro-ordinateurs etc.) sont peu utilisées, soit parce que
lon surestime leur coût, soit parce quon leur attribue des effets pervers,
soit enfin parce quon en ignore lexistence. Leur mise en place, toujours
partielle, se fait par initiative individuelle, loin des yeux des décideurs et dans le
désordre.
Plusieurs applications télécom sont entourées en outre de
connotations sociales qui en faussent lusage et contribuent à le limiter : ainsi la
télécopie a longtemps été considérée comme un instrument prestigieux, et, à ce
titre, elle était réservée aux secrétariats des directeurs ; puis, dans un élan
douverture occasionné par un changement de personne, on a jugé quil
convenait de lui donner un caractère " convivial" : on a alors installé des
télécopieurs dans les couloirs, à côté des distributeurs de boisson. On vient de
sapercevoir que cette disposition induisait des déplacements inutiles et des pertes
de temps, et lon sinterroge sur la façon dorganiser lutilisation
de cet outil décidément difficile à assimiler.
La recherche de personnes est un autre exemple de service "
connoté " : selon les établissements, elle est " chic " ou non. Il est
chic de porter un " bip " au siège social, parce que cela vous fait passer pour
lun des dirigeants suprêmes. En revanche, certains cadres des établissements
techniques refusent de le porter, parce que cela les " classerait " comme des
membres du service de sécurité.
La tour de Babel de la micro-informatique
Léquipement en micro-ordinateurs avance à la vitesse
dune épidémie : un agent sur trois sera équipé prochainement. Lentreprise
nest donc pas en retard dans ce domaine ; mais comme elle na pas mis en place
les moyens permettant de faire communiquer ces appareils, la microinformatique est devenue
une tour de Babel de logiciels incompatibles. Des amateurs passionnés et têtus se
lancent dans la mise au point dapplications originales (mais souvent redondantes)
entre lesquelles les échanges sont impossibles, notamment parce quelles sont
fondées sur des nomenclatures différentes.
Cette situation fait dans lentreprise lobjet
dun vif débat. Certains la jugent positive : ils disent quune certaine dose
de désordre et dindiscipline est inévitable - voire nécessaire - dans une phase
dapprentissage durant laquelle chacun doit apprendre à maîtriser un nouvel outil
et à sen servir à sa façon.
Dautres pensent au contraire que ce désordre sera
dautant plus fécond quon utilisera les moyens fédérateurs lui permettant de
porter ses fruits ; ils disent que, sil est difficile dimposer la
compatibilité des traitements de texte ou des tableurs, on peut confronter chacun à la
nécessité dune telle compatibilité en mettant les micro-ordinateurs en
communication.
La vivacité et lintérêt de ce débat nont pas
suffi, jusquà présent, à faire avancer la solution du problème.
Lécart entre les réflexions et la mise en oeuvre
La situation ci-dessus est caractéristique dun aspect de
notre entreprise : les questions techniques y sont discutées, parfois âprement, mais les
décisions ne suivent pas.
La préparation des décisions obéit dailleurs à une
méthode un peu étrange : tout se passe comme si un examen superficiel, suivi dune
discussion rapide, pouvait tenir lieu détude et même dexpérimentation. Il
convient donc de traduire le discours technique de lentreprise :
" Larchivage électronique, nous connaissons ça
" ne signifie pas : " Nous avons fait réaliser une étude approfondie de ce
service ", mais : " Untel (un cadre de lentreprise) a lu un article sur le
sujet ", ou encore : " Untel a assisté à une démonstration sur un stand et
nous en a parlé ".
" Nous avons essayé lEDI et ça ne marche pas "
ne signifie pas : " Nous avons fait une expérience en utilisant un protocole
dinterprétation qui tenait compte des effets taille et autres, et elle a donné un
résultat négatif", mais : "Nous avons fait un essai ; comme il était rapide
et superficiel, il na pas donné de résultat probant ".
Lenchevêtrement des câbles
Le câblage des divers établissements se fait au coup par coup
; partout linstallateur est maître de la documentation, quil se garde bien de
conserver sous forme écrite : il a, paraît-il, " tout dans la tête " et
lon est obligé de passer par lui pour tous les travaux.
Chaque implantation dun réseau supplémentaire (liaisons
point à point, RLE, modifications des raccordements téléphoniques) occasionne de
nouveaux câblages qui se superposent aux anciens. Les gaines techniques sont saturées,
et on ne sait plus à quoi servent les câbles qui sy trouvent (beaucoup sont
dailleurs débranchés). Il faudra pratiquement tout refaire, à grands frais,
lorsquon voudra améliorer le réseau.
Lévolutivité des équipements (PABX, câbles), notamment
dans la perspective du RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Services), nest
pas assurée : les câbles ne permettront pas de transmettre 64 kbit/s, que ce soit parce
que leur diamètre est trop faible, quils ne respectent pas les normes garantissant
leur protection contre les perturbations électromagnétiques (notamment celles provenant
des réseaux électriques), ou que le nombre des points de coupure est trop élevé ; les
PABX nécessiteront des équipements coûteux le jour où lon voudra passer au
RNIS.
Conclusion
Evidemment notre cheval est irréaliste ! Aucune entreprise ne
présente toutes ces tares à la fois. Mais nombreuses seront celles qui pourront se
reconnaître, au moins en partie, dans le portrait que nous avons dressé.
Si lon ressemble à ce pauvre animal, comment se tirer
daffaire ? Pas dautre méthode, nous semble-t-il, que daider à se
rejoindre la compétence et le pouvoir de décision. Rien ne peut se faire tant que la
compétence ne sort pas dun cercle de techniciens dépourvus du pouvoir de décider.
Pensons aux prouesses, si souvent décrites, auxquelles nous
avons dans ce texte voulu tourner le dos. Leur examen attentif montre quelles ont toutes
résulté dune action conjointe de la direction de lentreprise et de
léquipe technique chargée de la réalisation. Souvent, la direction a dû peser de
tout le poids de son autorité (et même " faire tomber des têtes ", dit-on
parfois) pour faire passer des décisions qui bousculaient les habitudes.
Le succès suppose laccord de trois pôles dans
lentreprise : le pôle stratégique (la direction) ; le pôle organisationnel (la
couche " intermédiaire " des chefs de service) ; le pôle technique (les
détenteurs des divers savoir-faire concernés). Ces trois pôles existent partout et,
sauf cas pathologique, chacun deux ne demande quà travailler au mieux. Les
mettre daccord sur limportance et lurgence de progrès en télécom est
cependant un art dont la description demanderait une autre histoire.
Contrairement à dautres êtres vivants, une entreprise
est toujours capable, si elle le veut, de se transformer pour sadapter à son
environnement. La suppression des défauts élémentaires que nous avons signalés est
alors rapide. Ensuite, certes, le perfectionnement reste ardu : comme les transmetteurs le
savent bien, les premiers décibels sont plus faciles à gagner que les suivants...
PETIT DICTIONNAIRE DES IDÉES REÇUES DANS LES TELECOMS
(Rappelons quun tel dictionnaire "à la
Flaubert" cite des phrases que lon peut vraiment entendre prononcer, ce qui ne
veut pas dire que leur contenu soit vrai !)
Annuaire : Pas question de faire un annuaire de
lentreprise : si les numéros de téléphone des gens sont connus, ils recevront des
appels et ne travailleront plus.
Annuaire (bis) : Les syndicats sopposent à ce que
lon mette sur lannuaire, en face du nom dune personne, lindication
de sa fonction. Quy faire ?
Archivage électronique : Ces services dimages,
cest très joli mais ça ne fait pas sérieux.
Compléments de service : je vais essayer de vous
transférer.
Consultants : Tous incompétents et vendus aux
constructeurs. Dailleurs, ils rédigent leurs études en recopiant la documentation
technique donnée par les constructeurs (un installateur ; voir " installateurs
").
Discrimination : Depuis quon leur a enlevé le 19, les
gens défilent dans le bureau de leur chef de service pour pouvoir appeler
létranger.
Informatique : je ne veux pas savoir ce qui se passe du
côté de la téléphonie : moi, avec les LS et X25, jai exactement ce quil me
faut et ça marche très bien (un informaticien ; voir " téléphonie ").
Installateurs : Tous incompétents et vendus aux
constructeurs. Ils ne cherchent quà vendre du matériel et câblent nimporte
comment (un consultant ; voir " consultants ").
Marche à pied : Les gens ont trop tendance à rester
confinés dans leurs bureaux. Cest pour cela que nous ne leur donnons pas de moyens
télécom évolués : ça les oblige à sortir, à marcher, à se voir.
Messagerie électronique : Personne nutilisera la
messagerie électronique (voir " messagerie électronique (bis) ").
Messagerie électronique (bis) : Si lon installe une
messagerie électronique, il faudra mettre comme sur le téléphone des filtrages pour ne
pas être submergé par les messages.
Messagerie rose : Pas de Minitel chez nous : les gens
passeraient leur temps sur les messageries roses.
Micro-ordinateur : jamais un directeur ne se mettra à la
dactylographie. Cest ma secrétaire qui se sert du micro-ordinateur. Il lui est
dailleurs très utile.
Micro-ordinateur (bis) : Jestime que le
micro-ordinateur doit marcher tout seul. Si je ne comprends pas la machine, cest la
machine qui a tort.
Micro-ordinateur (ter) : Cest vrai quil faut
faire communiquer les micro-ordinateurs. Mais moi, ce quil me faut, cest des
LS et X25 (le même informaticien).
Micro-ordinateur (quater) : Pourquoi chercher la cohérence
? Que chacun fasse comme il veut, quil y ait un peu de pagaïe, cest super !
(un second informaticien).
Notice dutilisation : "Votre correspondant est
occupé. Vous pouvez obtenir le rappel automatique : consultez la notice " (message
enregistré sur le PABX dun centre de recherches spécialisé dans les télécoms).
Notice dutilisation (bis) : Les gens ne liront pas la
notice, et il sera impossible de les faire venir à une réunion dont lobjet serait
dapprendre à se servir du téléphone. On naura que les secrétaires : les
chefs ne veulent pas passer pour des ignorants.
Numéris : A quoi ça sert, le RNIS, en dehors de la
télécopie groupe 4 ?Jaimerais bien quon me lexplique (un
installateur).
Numéris (bis) : je ne veux même pas entendre parler de
Numéris : cest de la téléphonie, ça ne mintéresse pas (le premier
informaticien ; voir " téléphonie ").
Recherche de personnes : Pas question de porter un "
bip " sur moi : je ne veux pas que lon me prenne pour le pompier de service.
Répondeur : A quoi ça sert, les répondeurs ? Moi, quand
je tombe sur un répondeur, je raccroche aussitôt.
Responsabilité : Les gens sont irresponsables. Si vous ne
les faites pas passer par le standard, ils téléphoneront tout le temps à
létranger pour avoir des nouvelles de leur famille qui est en vacances.
RNIS : RNI quoi ? (un dirigeant dune grande
entreprise).
RNIS (bis) : La Banque Nationale ma dit que vous
naviez pas le RNIS en France, parce que Numéris ce nest pas tout à fait le
RNIS (un industriel étranger).
Télécopie : Les gens envoient déjà des notes sans
enregistrement, sans signature, sans date et sans liste de destinataires : imaginez la
pagaïe si, en plus, on leur donne la télécopie !
Télécopie (bis) : On ne va tout de même pas mettre des
télécopieurs dans les ateliers. Cest réservé aux directeurs.
Téléphonie : Moi, mon téléphone, tout ce que je lui
demande cest de ne pas tomber en panne. Dailleurs personne ne sait utiliser
les compléments de service.