Les Missions de la GRH
L’encadrement direct de chaque
personne est assuré par un manager opérationnel, qui doit s’assurer de la bonne
correspondance entre les compétences de la personne et les fonctions qu’elle
remplit, ainsi que de la qualité du travail fourni, et animer quotidiennement la
mise en œuvre et l’articulation des compétences au service des processus de
production de l’entreprise.
C’est au sens précis ce manager
qui gère la ressource humaine de l’entreprise ; mais il ne peut le faire que
dans le cadre des règles définies par la DRH, négociées avec les représentants
du personnel, connues et acceptées par l’ensemble des salariés.
Par ailleurs la DRH doit
assurer des tâches fondamentales, qui soulagent le manager opérationnel des
responsabilités et soucis qu’elles impliquent : la paie, la gestion des
effectifs, la gestion des compétences.
La paie
La paie est l’une des
applications cruciales de l’entreprise. Dans les armées, elle est assurée avec
une ponctualité exemplaire : les militaires ont appris à leurs dépends que
lorsque la paie n’était pas régulière, des mutineries pouvaient se produire !
Si la paie fonctionne mal,
l’entreprise sera en crise : la confiance des personnels envers leur manager
opérationnel sera ébranlée, ainsi qu’envers le fonctionnement et le sérieux de
l’entreprise elle-même.
Il est donc bien naturel que la
paie soit l’une des premières fonctions que l’entreprise ait automatisée. Elle
recouvre bien sûr le virement du salaire en fin de mois, mais aussi la
détermination du montant de ce salaire, y compris les éventuelles heures
supplémentaires ou primes, auquel elle ajoute le remboursement des frais de
mission ou autres encourus par le salarié pour le compte de l’entreprise.
Pour pouvoir virer en fin de
mois le montant exact de ce qui est dû à chaque salarié, la DRH doit assurer une
collecte d’information (notamment sur les heures supplémentaires et les frais de
mission) et des traitements.
La qualité de la paie est
mesurable, et elle est surveillée attentivement par les salariés : ponctualité,
rapidité des mises à jour notamment pour la prise en compte des avancements,
exactitude des calculs. Lorsque la paie est de mauvaise qualité, les feuilles de
paie contiennent des erreurs qu’il faudra corriger par la suite, suscitent des
réclamations, d’où perte de temps et perte de face.
La gestion prévisionnelle des effectifs
La population des salariés de
l’entreprise a une pyramide des âges, et elle est répartie par service et par
fonction. Les mouvements de cette population sont externes (recrutements,
départs de l’entreprise, départ à la retraite) et internes (changement de
fonction, changement de service).
En situation stable, le flux
annuel des recrutements et des départs est de l’ordre de 3 à 5 % des effectifs ;
le flux des mutations internes est de l’ordre de 10 à 30 % des effectifs.
Cette population est donc très
changeante ; on comprend combien il est important de tenir à jour soigneusement
les diverses bases de données concernant le personnel, et aussi pourquoi il est
préférable d’utiliser un annuaire électronique plutôt qu’un annuaire sur papier,
qui serait en cours d’année inévitablement faux sur 20 % environ des données.
Des modèles de prévision sont
nécessaires pour calibrer la politique de recrutement et de formation. Les
entreprises qui ne pensent pas à utiliser de tels modèles peuvent être prises de
court par des vagues de départ, correspondant à des vagues d’embauche survenues
quelques décennies auparavant.
La gestion des compétences
Le référentiel des compétences
repose sur une segmentation du personnel : première ligne, filière hiérarchique,
fonctionnels (informatique, RH etc.). A chaque fonction correspond la définition
des formations nécessaires pour l’occuper.
La gestion des compétences
comporte :
- l’évaluation des compétences individuelles,
- l’organisation de la formation professionnelle.
Évaluation des compétences
Pour les cadres, l’évaluation
des compétences se fait typiquement lors d’entretiens avec des missi dominici,
validés par l’encadrement qui évalue les comportements ; pour les autres
personnes, elle se fait lors d’« entretiens de progrès » avec l’encadrement.
L’évaluation de la compétence
d’une personne est validée par cette personne. Un contrat tripartite
agent-encadrement-DRH est établi à l’issue de l’évaluation pour baliser le
parcours de formation professionnelle de la personne.
L’organisation de la formation professionnelle
Il s’agit de porter la
personne, en partant de ses compétences acquises, au niveau de compétence requis
par son prochain poste ; il s’agit aussi de former les personnes en poste à de
nouvelles techniques ou méthodes professionnelles, notamment lors du déploiement
de nouveaux outils informatiques ou de la mise en œuvre d’une nouvelle
réglementation ; il s’agit enfin de faire des « piqûres de rappel » qui
confortent l’acquisition de compétences antérieure.
L’organisation des programmes
de formation requiert une logistique complexe (réservation des locaux,
convocation des personnes) parfois sous contrainte de délai (notamment dans le
cas où la formation vient à l’appui de l’implantation d’un nouvel outil
informatique : elle doit être dispensée ni trop tôt, ni trop tard par rapport à
la mise à disposition de cet outil).
Le SIRH et le SI de l’entreprise
Le SI des ressources humaines
est en relation avec plusieurs des processus de l’entreprise, et avec certains
de ses référentiels les plus fondamentaux.
Le SIRH et l’annuaire des personnes
Le SIRH fournit l’identifiant
de chaque personne, auquel il associe des attributs (statut, grade, indice,
affectation, mission, numéro de téléphone, numéro du bureau etc.) dont certaines
permettent d’alimenter l’annuaire de l’entreprise.
Il fournit ainsi les éléments
nécessaires pour alimenter les profils professionnels des personnes,
profils qui sont eux-mêmes utilisés pour définir les habilitations de la
personne (consultation, saisie, traitements) lors de sa connexion aux
applications de l’entreprise.
Ainsi l’application n’a à
comporter qu’une table de passage entre profil et habilitation, qui est stable,
et elle n’a pas à identifier les personnes ni à tenir compte de leurs
changements d’affectation.
La mise à jour de l’annuaire,
tâche délicate en raison du nombre des mouvements, pourra être assurée
automatiquement à partir de la mise à jour du SIRH.
Le SIRH et le référentiel de l’organisation
L’affectation de chaque
personne aux unités et/ou aux projets est codée en s’appuyant sur le référentiel
de l’organisation, qui identifie les diverses unités de l’entreprise et leur
associe des attributs partagés par toutes les personnes qui leur sont affectées.
La programmation des formations et des affectations
Le SIRH programme les
formations et les affectations en fonction des processus qui doivent être
équipés en ressources humaines et de l’évaluation de la charge de travail que
chaque processus nécessite, ainsi que du niveau de compétence requis pour chaque
tâche et de la répartition dans l’entreprise stock des compétences acquises.
Formation et système d’information
La formation des utilisateurs
est l’une des composantes de la « conduite du changement » qui doit être
associée au déploiement des nouveaux outils informatiques ; l’une des causes
d’échec de la conduite du changement est le défaut d’une formation adéquate.
L’entreprise a besoin de
professionnaliser les maîtrises d’ouvrage de ses divers métiers ; il importe
donc que la fonction de maîtrise d’ouvrage soit reconnue dans les référentiels
de la GRH, notamment du point de vue de la formation du stock de compétences
requises. Ce point est mal maîtrisé par beaucoup d’entreprises ; il en est de
même de la gestion des compétences en informatique à la DSI, jugée très
technique et laissée au soin de la DSI.
Une étude de cas
Nous présentons en appui de ce
cours le cas d’OASIS, le SIRH mis en place à l’ANPE. Il sera présenté par M.
François Andrieux, qui fut le chef de projet MOE d’OASIS. Il a été ensuite MOAD
d’une grande direction « métier » de l’ANPE, et il est actuellement en fonction
à la DRH.
L’histoire d’OASIS est
instructive à plusieurs égards : la définition des fonctionnalités a fait
l’objet d’un débat sur les priorités stratégiques de l’entreprise, la
réalisation a comporté l’expertise et la mise en œuvre de deux ERP, son
lancement s’est heurté aux particularités de la procédure des marchés publics,
enfin ce projet a été l’occasion d’une coopération exemplaire entre la MOA et la
MOE.
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