Commentaire sur :
Nicolas Bouzou, Petit précis d’économie appliquée à l’usage du citoyen pragmatique, Eyrolles 2007
25 mars 2007
Ce petit livre, facile à lire mais substantiel, fait le tour des problèmes économiques de l’heure et s’appuie sur un choix judicieux de statistiques.
Bouzou ne fait aucune concession au « politiquement correct » : il dit le mal qu’il pense de l’ISF, des 35 heures, de l’inflation du code du travail etc. Il estime qu’il serait possible de réduire le chômage si les Français le voulaient vraiment. Il se porte à la défense de l’entreprise, cette mal aimée qui produit le bien-être que nous partageons.
Il démonte les fausses explications de la « crise » (la mondialisation, la finance, l’Europe) pour indiquer les vrais problèmes (les PME sont trop pauvres, le chômage appauvrit les ménages, la durée du travail est trop faible, les finances publiques sont en désordre) et aboutir aux solutions (laisser les entreprises faire leur métier, adapter le système fiscal à la compétition internationale, faire ce qu’il faut pour revenir au plein emploi, faire le ménage dans les finances publiques).
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C’est salubre, même si je n’y trouve pas tout ce qui me paraît important.
Le métier des entreprises, ce n’est pas selon moi de « faire des affaires, découvrir des marchés, aller vendre » (p. 106), mais plutôt de produire des biens et services utiles. Il faut par ailleurs savoir distinguer les entrepreneurs, créateurs de richesse, des prédateurs qui se déguisent en chef d’entreprise pour détruire de la richesse.
Bouzou est bien optimiste quand il dit que les actionnaires ont à moyen et long terme les mêmes intérêts que l’entreprise (p. 39) : beaucoup d’actionnaires jouent à court terme, et aucune entreprise ne peut offrir année après année un rendement de 15 % sauf à se comporter elle-même en prédateur.
Bouzou dit que la pression réglementaire contraint les entreprises françaises à se spécialiser dans le bas de gamme (p. 68). C’est là un fait des plus inquiétants : dans l’économie contemporaine, qui s’appuie sur l’informatique et l’automatisation, la qualité est le critère décisif de la réussite (voir e-conomie).
Si les consommateurs recherchent le moindre prix et non le meilleur rapport qualité / prix, si les entreprises refusent de créer des emplois dans les services, l’économie est bloquée dans un équilibre sous-optimal qui lui interdit de tirer parti du potentiel de l’appareil productif. On se trouve alors, mutatis mutandis, dans une situation analogue à celle que Keynes a diagnostiquée dans les années 30.
Bouzou indique des pistes utiles à ceux qui voudront restaurer la qualité dans la production, la formation, l’emploi et la fiscalité.
Pour lire un peu plus :
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e-conomie
http://www.volle.com/lectures/bouzou.htm
© Michel VOLLE, 2007
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