Commentaire sur :
Karl Fogel,
Producing Open Source Software, O’Reilly 2006
10 octobre 2007
Pour
poster un commentaire
Ce livre bien écrit, détaillé sans l’être trop et agréablement
teinté d’un humour discret, est d’abord un manuel destiné à ceux qui souhaitent
se lancer dans un projet « open source », mais il sera utile à ceux qui se
demandent comment un projet open source peut fonctionner – notamment à ceux des
économistes qui croient que seul le profit peut motiver l’action.
Ne vous faites pas d’illusions,
annonce-t-il, 95 % des projets échouent ! Pour éviter l’échec il faut faire en
sorte que des programmeurs soient attirés par le projet, puis qu’ils s’y
intéressent assez pour y contribuer, enfin qu’ils s’y sentent assez bien pour
lui rester durablement fidèles.
Avant de commencer il faut vérifier que le
produit que l’on souhaite programmer n’existe pas déjà, puis bien choisir le nom
du projet, soigner la documentation et la licence, préparer une animation etc.
Le projet utilisera un site Web, un forum,
des listes de diffusion, une gestion de configuration (version control),
un débogueur ; il publiera des listes de bogues en cours de traitement et
décrira les lacunes du produit – autant d’invitations à l’effort des
contributeurs. L’animateur devra veiller à éviter les engueulades (flaming),
sans jamais exiger que celui qui s’est mal conduit ne présente ses excuses…
Ouvrir un Wiki n’est pas recommandé parce qu’il sera difficile d’y maintenir une
qualité semblable à celle de Wikipédia.
En lisant ce livre, j'ai découvert les
maladresses que je commets dans la gestion de volle.com, qui est un modeste
projet open source dans la mesure où je reçois et traite les commentaires des
lecteurs : je gère mal la liste de diffusion des "nouvelles de volle.com", le
blog que j'utilise pour la conversation avec les lecteurs est inefficace, etc.
Je vais examiner les outils que cite Fogel pour améliorer volle.com.
Cela m'a encouragé à lancer
ANDON, petit projet open source qui
ambitionne de composer les programmes d'analyse des données en Scheme (j'ai
programmé l'analyse des correspondances mais il
reste beaucoup à faire).
* *
Stallman milite pour que le logiciel soit ouvert (disponibilité du code
source) et libre (l’adjectif free est source d’ambiguïté
car on est tenté de le traduire par gratuit). Fogel recommande d’éviter
les discussions de principe : l’essentiel est de coopérer pour produire. |