RECHERCHE :
Bienvenue sur le site de Michel VOLLE
Powered by picosearch  


Vous êtes libre de copier, distribuer et/ou modifier les documents de ce site, à la seule condition de citer la source.
 GNU Free Documentation License.

Commentaire sur :

Pierre Mendès France, Liberté, liberté chérie, Fayard 1977

25 novembre 2001

En 1940, Pierre Mendès France s’embarque sur le « Massilia » pour rejoindre son unité repliée au Maroc. Il est emprisonné, jugé pour désertion, condamné au terme d’un procès inique. Il s’évade en 1941, rejoint Londres et reprend le combat dans les rangs de la RAF. Il avait été parlementaire, il était juif et franc-maçon : cela suffisait alors pour que l’on veuille le mettre en prison et le déshonorer.

Ce livre, écrit en 1942, est le récit à chaud de son procès, sa condamnation, son évasion et sa fuite vers Londres. Après l'évasion, se sachant recherché, il se déguise, se cache, fabrique de faux papiers, change son apparence. C’est le meilleur moment du livre. La précision du récit fait partager au lecteur la situation de l’évadé ; avec lui on sue de peur, et c’est avec vertige qu'on le suit dans les chemins où conduit sa détermination. Pendant l’évasion même, on partage un moment d’extrême tension psychologique : ayant tout préparé, sachant qu’il n’aura pas d’autre occasion, son imagination affolée lui présente le piège dans lequel il va tomber, les argousins qui attendent dans l’ombre pour le punir d’avoir voulu s’évader. Il passe outre à ce fantasme : c'est un acte de courage intime inoui.

Mendès France est toujours précis, digne, méfiant, logique et loyal. En face de lui, un juge pervers et vendu – un de ces juges qui vous démontrent si bien que vous avez volé la tour Eiffel qu'il faut se pincer pour ne pas les croire. Il est vrai qu’il s’agissait de justice militaire, dans une époque particulière. 

Sa description de la France de 1941 est, il le dit lui-même, idéalisée : ce témoignage devait être lu par des Anglais, il fallait faire honneur à notre pays et aussi donner du courage aux combattants.

En annexe, le court récit d’une mission de bombardement qui, dans sa sobriété, permet au lecteur de partager l’activité et les émotions d’un aviateur en guerre.