C'est maintenant qu'il faut acheter
30 septembre 2002
"In three or four years from
now, the person who bought shares today will be a hero and, as usual, everyone
will look back and theorize about how right those people were to buy now"
("AXA Chief Sees a Silver Lining", interview de Henri de Castries, The
Wall Street Journal Europe, 27-29 septembre 2002, page M1).
Avez-vous vu la tête des analystes financiers à
la télévision ? on dirait qu'ils anticipent une guerre mondiale. "Les
cours ont baissé, disent-ils ; ils baisseront donc encore. Les
entreprises restent, malgré la baisse, surévaluées. On ne voit pas où cela
va pouvoir s'arrêter, on ne voit pas le fond. Les signes de reprise sont
fragiles, etc." Il serait difficile d'être plus pessimistes qu'ils ne
le sont. Ils poussent à la vente.
C'est donc maintenant
qu'il faut acheter des actions, si vous avez des sous à placer ! et si vous
pleurez en regardant la valeur de votre portefeuille d'actions, surtout ne les
vendez pas ! L'inquiétude extrême des analystes est
signe que les cours vont
remonter. Juste avant la chute, leur discours était, à quelques exceptions près :
"les cours montent, donc ils vont continuer à monter. Les entreprises
restent, malgré la hausse, encore sous-évaluées. On ne voit pas où cela va
pouvoir s'arrêter, on ne voit pas le sommet. Les indicateurs économiques sont
solides, etc."
Le fait est que des entreprises parfaitement
saines sont actuellement sous-cotées, parce que les acheteurs ont
fui la Bourse. La hausse s'enclenche lorsque les cours ont tellement baissé que
les perspectives de profit des entreprises rendent l'achat de l'action très
rentable : or c'est déjà le cas pour ces entreprises-là.
Les bons analystes regardent les
perspectives de profit des entreprises (et ils savent les interpréter, déchiffrer les
conventions comptables). Mais beaucoup d'analystes sont des "chartistes", experts de la
lecture des courbes. Or celui qui ne fait que lire des courbes voit des
tendances, mais il anticipe mal les retournements.
Je n'ai pas de sous à placer, mais si j'en avais
j'achèterais. Dans quelques années, comme le dit Henri de Castries, les analystes expliqueront que ceux qui ont acheté
maintenant étaient des génies.
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