Consulter la Bibliothèque Nationale
de France sur l'Internet
6 février 2000
Je cherchais un livre
introuvable ; je le voulais sur support papier, car nous sommes plusieurs lecteurs
dans la famille. Il était dans le fonds numérisé de la BNF. J'ai donc cherché à
l'avoir.
Mais une Bibliothèque, c'est fait d'abord pour conserver les
livres en l'état. Comme le lecteur use les livres en les lisant, il faut qu'il fasse, sur
place, force courbettes symboliques pour obtenir, après procédures et délais, Prêt du
Livre dans des conditions précises. Tout cela est purement voluptueux. Alors la mise en
réseau qui supprime tout cérémonial, pensez si elle est bien vue de la corporation !
(même si elle supprime toute usure du livre, d'ailleurs ...)
Gallica est donc très
logiquement sous dimensionné. Il est inaccessible à toutes heures normales. J'ai
patiemment tâtonné, subi les pages d'attente, messages de non connexion, messages disant
qu'aucun ouvrage ne répond à mes critères (or je savais qu'il y était, car je l'avais
aperçu de façon fugace, un soir, avant que le serveur ne s'évanouît).
Heureusement j'ai ADSL, car il faut
tout télécharger d'un coup : le téléchargement page à page est d'une ergonomie
dissuasive. Finalement, par une nuit profonde, le trafic étant sans doute nul et le vent
soufflant peut-être d'une direction favorable, j'ai pu me connecter, entrer, trouver
l'enregistrement, télécharger 20 Mo pour 450 pages, imprimer, lire et donner à lire.
Je n'ai eu que le texte du volume un. Pour les volumes
suivants je n'ai pas encore réussi la manœuvre, mais je suis patient, j'y arriverai, je
ruse, je les guette, je les aurai. C'est une chasse.
J'estime au pif que la numérisation a coûté à la BNF 100
fois plus cher qu'un serveur dimensionné de façon convenable. J'ai envoyé un message
poli pour dire combien il était dommage qu'un fonds numérisé remarquable (car il l'est)
fût de facto inaccessible. Je n'ai reçu aucune réponse. Cela ne m'a pas
surpris.
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