Laurent Bloch, dont on visitera
utilement le site, y a publié le
commentaire suivant daté du mercredi 19 avril 2006 :
Les lecteurs de ce site connaissent
mon intérêt pour les travaux de Michel Volle : son dernier livre, De
l’informatique, paru chez Economica, est en librairie. L’auteur en donne
une présentation sur
son site, ainsi que le
texte intégral.
Vous ne devriez pas hésiter à vous
précipiter chez votre libraire pour vous procurer ce livre : en effet, il ne
manque pas d’ouvrages techniques sur l’informatique, il ne manque pas non plus
d’ouvrages sur le management de l’informatique écrits par des auteurs qui n’ont
qu’une pratique dédaigneuse de cette discipline ; il y a déjà beaucoup moins
d’ouvrages sérieux d’analyse économique de l’activité informatique ; mais il y a
très très peu de livres qui, comme celui de Michel Volle, proposent au lecteur,
à la fois, une analyse économique et des études de cas de management détaillées,
étayées d’une part par une expérience pratique variée et de haut niveau, d’autre
part par des analyses techniques précises. Le tout en moins de 600 pages, ce qui
est finalement un exploit de concision.
Michel Volle ne recule pas devant
les affirmations tranchées, dès les premières phrases du livre :
« L’informatisation est le phénomène le plus important de notre époque. [...]
[L'informatique] constitue une innovation intellectuelle dont l’ampleur, la
profondeur et les implications se comparent à celles de l’invention de
l’alphabet par les Phéniciens vers 1000 avant notre ère, puis des mathématiques
et de la philosophie par les Grecs. » Une part de ses développements seront
destinés à prouver et à illustrer ces assertions.
Or, face à une innovation si
radicale, que voit le conseiller des entreprises (il fut celui d’Air France, de
France Télécom, de l’ANPE) ? « Nos entreprises, nos institutions s’informatisent
à l’aveuglette. Elles sont comme une personne qui avancerait à reculons, poussée
par une main posée sur sa poitrine, et trébucherait sur le moindre obstacle.
Lorsqu’on les examine, et une fois surmontée l’impressionnante technicité du
vocabulaire et des méthodes, on découvre des absurdités qui surprennent ainsi
que les résistances, plus surprenantes encore, qui s’opposent à ce qu’on les
rectifie. [...] Lorsqu’on touche aux structures en place, aux intérêts des
corporations, cela suscite certes des réactions violentes ; mais celles que l’on
provoque lorsque l’on travaille sur les distinctions entre le réel et
l’imaginaire, entre l’essentiel et le secondaire, sont plus violentes encore car
elles touchent à l’échafaudage souvent bancal des valeurs sur lesquelles chacun
appuie son propre discernement, ses propres priorités. Les obstacles de nature
philosophique, métaphysique, sont plus difficiles à surmonter que les obstacles
institutionnels : nous en fournirons plusieurs exemples au cours de cet
ouvrage. » Et un autre versant du livre illustrera les errements de la
conception des systèmes d’information, où Michel Volle distingue la tâche
principale pour le travail des hommes pendant le siècle qui s’ouvre. Est-il
possible de se dérober à l’urgence de cette injonction ? Non, bien sûr.
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