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Le Parador, prologue

28 mai 2008

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Pour lire un peu plus :

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Pourquoi un feuilleton ?

Ceci est une oeuvre d'imagination pure : toute ressemblance avec des personnes physiques ou morales ayant existé, existant ou susceptibles d'exister ne peut s'expliquer que par une illusion d'optique ou une homonymie.

Comme cette histoire a été entièrement inventée, elle est parfaitement véridique : je m'engage à en fournir la preuve à qui la demandera.

*     *

Lecteur, je dois te prévenir : tu n'y trouveras aucune de ces choses passionnantes auxquelles les séries télévisées nous ont si heureusement habitués, meurtres, revolvers, poursuites en voiture, enquêtes policières ; ni non plus ces scènes érotiques qui épicent agréablement tant de romans ; ni encore l'équivalent des effets spéciaux qui font tout le charme de tant de films.

Ces lacunes, je les déplore autant que toi. Elles sont dues à mon inexpérience et à ma maladresse, mais aussi sans doute au sujet que j'ai choisi : je tente en effet de te faire entrer dans l'intimité des Don Quichotte que l'on rencontre dans les entreprises, ainsi que dans celle (si l'on peut dire) des moulins à vent et autres troupeaux de moutons contre lesquels ils bataillent.

Or on peut travailler des dizaines d'années dans une entreprise sans y voir de revolver, sans participer à aucune poursuite en voiture etc. La violence y existe certes, mais sous une forme feutrée, symbolique. Ceux qui en ont été les témoins ne savent généralement pas trouver les mots pour décrire, pour partager ce qu'ils ont vu.

*     *

Un Don Quichotte est toujours ridicule. Qu'y a-t-il de plus ridicule en effet qu'une personne qui, disant vouloir changer le monde, énonce tranquillement une ambition qui dépasse les rêves les plus fous d'un Napoléon?

C'est en vain, sans aucun doute, qu'elle te fera observer que l'on change souvent le monde, fût-ce à très petite échelle - quand on se lave les mains, par exemple : comme elles appartiennent au "monde", en les lavant on change celui-ci.

*     *

Mais à propos d'échelle, une question me préoccupe : les choses que je vais décrire sont-elles importantes ?

L'expérience m'a appris que les gens les plus importants les jugeaient secondaires, voire négligeables. Ils ont certainement raison puisqu'ils ont été élus, nommés, cooptés, choisis en n d'une façon ou d'une autre pour exercer de hautes fonctions et comme me le disait un ami au coeur simple il faut tout de même être intelligent pour être président (ou pour être pape, ministre, cardinal, sénateur, évêque, député, maire, notaire, notable, PDG, DG, directeur etc.).

À défaut d'être passionnante ou importante, peut-être cette histoire sera-t-elle amusante ? C'est à toi d'en juger. Y con esto, Dios te dé salud, y a mí no olvide. Vale
[1]

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[1] Et après ça, que Dieu te donne la santé et qu'il ne m'oublie pas. Vale. (Miguel de Cervantes, El ingenio hidalgo Don Quijote de la Mancha, Prólogo).