L'informatisation est le phénomène le plus
important de l'époque contemporaine. Il touche toutes les institutions, et
jusqu'à la vie personnelle de chacun ; la production des biens s'est
automatisée, celle des services s'est informatisée.
Cela introduit une transformation plus profonde
encore que celle qui a résulté de la mécanisation : alors que la machine
soulageait l'effort physique de l'être humain, l'ordinateur soulage son effort
mental. Le réseau lui ouvre un espace documentaire où la distance géographique
est annulée.
On a voulu voir dans l'informatique une branche
des mathématiques, mais cela ne rend pas compte de son orientation pratique :
alors que les mathématiques, développant l'implication de définitions,
répondent à la question "qu'est-ce que c'est ?", l'informatique doit répondre
à la question "comment faire ?".
Le SI articule l'organisation du travail humain
et la programmation de l'automate en réseau. Il se construit à partir de deux
questions : "que produisons-nous ?" alimente son urbanisation et la conception
des référentiels (agents, clients, produits, fournisseurs, partenaires etc.) ;
"comment produisons-nous ?" alimente la modélisation des processus (workflows,
cycle de vie des objets, indicateurs etc.).
La plate-forme technique (solutions,
dimensionnement) fournit le socle de sa faisabilité physique (volumétrie,
complexité, synchronisme, performance). Elle se conçoit en dialogue avec
l'ingénierie des exigences. Une urbanisation bien conçue projette cette
conception globale sur une "portée de phares" de quelques années, puis la
tient à jour.
L'informatisation a frappé d'obsolescence la
plupart des institutions, car elles s'étaient adaptées au système technique
mécanisé. Il en résulte des blocages, des illogismes qu'il faut savoir
identifier, puis gérer. Il est intéressant de considérer le cas particulier du
système éducatif.