Présentation du colloque de Cerisy-la-Salle sur « L’actualité du saint-simonisme » , 21-28 juin 2003

Depuis le centenaire de la mort de Claude-Henri de Saint-Simon (1760-1825), la pensée saint-simonienne émerge de façon récurrente dans l’actualité : par exemple après-guerre, durant les années 60,  et de nouveau aujourd’hui. Ce colloque de Cerisy questionnera ces retours réguliers (cycliques ?) de la pensée saint-simonienne « dans l’actualité »? Est-ce le fait de réflexions sur les époques dites de « transition » ? Un questionnement sur le statut de l’« utopie » ? Un moyen pour interroger la crise de l’Etat ? Que signifient de tels retours ?

A ce premier constat, s’ajoute celui d’une appropriation élargie de la pensée saint-simonienne par de nombreuses disciplines : la sociologie, la philosophie, l’histoire, la littérature, la science politique, l‘économie, les théories des organisations, les sciences de la communication etc. C’est un révélateur de la richesse de cette pensée et de la multiplicité des courants qui l’ont visitée et vulgarisée. Les disciples saint-simoniens dans leur diversité, ont été les premiers à affirmer l’actualité de la pensée de Saint-Simon au XIX° siècle : comment interpréter leur « actualisation » ?

Le colloque est organisé autour de trois interrogations.

D’abord quelle est l’actualité du moment fondateur, celui de l’œuvre de Saint-Simon. Quelle est la portée de son intervention, du point de vue épistémologique, politique et idéologique ? Peut-elle être lue sans son actualisation saint-simonienne ou faut-il au contraire, et à quelles conditions, fait retour aux textes pour contourner cette interprétation ?

Deuxième questionnement : comment s’opère le passage de la pensée de Saint-Simon aux saint-simoniens ? Quel est le rapport entre Saint-Simon et le saint-simonisme : vulgarisation, diffusion, interprétation, trahison, etc. ? Tout cela à la fois, tant les personnalités se réclamant de cette pensée sont diverses ? Saint-Simon aurait-il été saint-simonien ?

Enfin, un troisième ensemble de questions portera sur le saint-simonisme lui-même, dans sa diversité, ses conflits internes et son historicité. Quels rapports entre le saint-simonisme de la Doctrine, les thèses défendues lors du Schisme, en 1848, lors du Coup d’État ou sous le Second Empire? L’historicité du saint-simonisme peut permettre d’éclairer aussi son actualité et ses potentialités. Quels rapports entre les personnalités saint-simoniennes du XIX° siècle et les problématiques contemporaines : quelles influences sur les industriels, les financiers, les corps d’ingénieurs, les acteurs de l’aménagement du territoire, les partis politiques, les mouvements syndicaux ? Quelle est la modernité du saint-simonisme ? Quelle est son actualité intellectuelle, voire idéologique ?

Au delà de ces interrogations sur l’actualité de Saint-Simon et du saint-simonisme, ce colloque vise à faciliter la rencontre et les échanges entre chercheurs de disciplines différentes travaillant sur le saint-simonisme, en favorisant une approche critique, interdisciplinaire et internationale.

Pierre Musso

Samedi 21 juin (19h) au Samedi 28 juin 2003 (midi)

Dirigé par Pierre MUSSO

Intervenants :

Pierre ANSART (Université Paris VII), Jean-Luc BAUDRAS (Université Paris VIII),

Ginevra CONTI ODORISIO (Université Rome),  Sophie DELVALLEZ (Université Paris VIII),

Francis DEMIER (Université Paris X), Marisa FORCINA (Université Lecce),

Varda FURMAN (Université Tel-Aviv),  Maxime GOERGEN (Université Neuchâtel),

Juliette GRANGE (Université Nancy), Smaïl HADJ-ALI (Université Rennes 2),

Armel HUET (Université Rennes 2), Alain MAILLARD (Université Amiens), 

Gilda MANGANARO FAVARETTO (Université Trieste), Pierre MUSSO (Université Rennes 2), Olivier PETRE-GRENOUILLEAU (Université Bretagne-Sud),

Philippe RAYNAUD (Université Paris II), Antoine PICON (Harvard Design School), 

Christine PLANTE (CNRS), Philippe REGNIER (CNRS),

Loïc RIGNOL (Université Paris VIII),  Michèle RIOT-SARCEY (Université Paris VIII),

Lucien SFEZ (Université Paris I),  Pierre-Jean SIMON (Université Rennes 2),

Bruno VIARD (Université Aix-Marseille), Frank YONNET (PHARE-Paris 1).