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Jean-Louis Pautrat, Demain le nanomonde, Fayard 2002

30 novembre 2006

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Pour lire un peu plus :

- Explorer l'espace logique

- De la "loi de Moore" à l'ordinateur individuel

Quand on réduit la taille des transistors, les circuits intégrés deviennent plus puissants, plus rapides et dissipent moins de chaleur : l’essentiel des progrès que décrit la "loi de Moore" résulte d’une miniaturisation qui a, par ailleurs, permis de concentrer la mémoire et la puissance de calcul dans des volumes de plus en plus réduits.

Lorsque les dimensions se réduisent on passe progressivement de la taille du micromètre µm (on l'appelait jadis "micron", il mesure un millième de millimètre ou 10-6 m) à celle du nanomètre nm (un millième de micromètre ou 10-9 m). On considère alors un univers physique très différent de celui de notre vie courante :

- le nanomètre est l’ordre de grandeur des molécules et des atomes ; il permet d’observer leur comportement individuel alors que nous ne percevons d’habitude que le résultat statistique du comportement de nombreux atomes, molécules et cellules ;

- à cette dimension le modèle qui décrit les phénomènes physiques est celui de la mécanique quantique qui associe à chaque particule une onde probabiliste, et on n’y voit pas grand chose : la limite en dessous de laquelle tout apparaît flou est de 0,5 µm pour les microscopes optiques ordinaires, de 0,2 nm pour les microscopes électroniques.

Les modèles qui rendent compte du nanomonde sont donc spécifiques ainsi que les outils que l’on peut y utiliser et ceux qu’il fournit.

*     *

Les premières réalisations se situent dans le prolongement de la microélectronique : il s’agit d’obtenir des circuits intégrés toujours plus performants. Mais d’autres réalisations se profilent : les nanotechnologies permettent une ingénierie moléculaire (comme par exemple la production de nanotubes de carbone), et aussi, en jouant avec les protéines, une « programmation » qui, en utilisant le vocabulaire des molécules d’ADN, semble enjamber la frontière entre l’inerte et le vivant.

Ainsi s’ouvre un nouveau continent technique. On peut utiliser les mécanismes de reconnaissance mutuelle que mettent en œuvre les protéines pour réaliser des calculs qui sont difficiles pour un ordinateur (par exemple, pour résoudre le problème du commis voyageur, p. 182). Dans le nanomonde, la recherche exige que l’on enjambe les frontières qui séparent les disciplines : chimie, physique et biologie se rejoignent. Des implants procureront la vue aux aveugles, l’audition aux sourds, un dosage plus précis et une action plus ciblée des médicaments.

La miniaturisation et l’ubiquité du réseau permettront d’informatiser le corps humain, de le plonger dans l'espace logique. Ces possibilités nouvelles s’accompagneront d’autant de dangers nouveaux – il en était de même lorsque les êtres humains ont inventé la parole, l’écriture, l’imprimerie.

En lisant Jean-Louis Pautrat, on parcourt une étonnante diversité de domaines et d’applications. La lecture n’est pas facile, parce que chaque domaine possède une structure et un vocabulaire particuliers : pour que l’on puisse se familiariser avec chacun d’entre eux et y poser des repères, il aurait fallu un plus gros livre – ce qui est, sans doute, contraire aux exigences des éditeurs d’aujourd’hui.