Depuis juin 2003 ma femme et moi partageons notre temps entre les Cévennes,
région d'origine de ma famille où j'ai acheté une maison en 1975, et
Paris : trois semaines par mois dans les Cévennes, une semaine à Paris
lors de laquelle nous faisons des courses et voyons nos enfants, petits-enfants
et amis ; je participe aussi aux travaux du club des maîtres d'ouvrage (www.clubmoa.asso.fr), rencontre mes clients, donne des cours ou
des conférences.
Dans les Cévennes nous partageons
avec nos voisins les plaisirs de la conversation, lisons, faisons de
la musique et des promenades, retapons maisons et murets, cultivons notre potager. Je travaille
sur mon ordinateur, un peu trop pour le goût de ma femme. Amazon.com et Amazon.fr apportent,
par la main de l'aimable facteur, des livres que nous n'aurions pas trouvé chez
notre libraire. Sous nos fenêtres, un paysage... ah, ce paysage...
Notre façon de vivre intrigue ceux de nos amis pour qui,
dès l'outre-périphérique, commence la zone blanche de la carte du métro,
province lointaine et terra incognita. Pour qu'ils puissent s'en faire une idée je
les invite à visiter www.senechas.com, le site Web
tout récent de notre commune. Mais prudence ! je les préviens : ils risquent de mourir d'envie
en parcourant l'album
de photos.
* *
L'exode rural de l'après-guerre avait touché nos
hameaux mais depuis une trentaine d'années la commune (219 habitants) se
repeuple et les belles maisons, dont certaines étaient en ruine, ont presque
toutes été retapées. Pour ceux qui travaillent à Alès (à 40 km), habiter ici est
plaisant. L'Internet à haut débit a facilité certaines implantations, dont la
mienne : ingénieurs, informaticiens, juristes, comptables, écrivains etc. sont
venus s'agréger à la population d'origine.
Les Cévennes manquent d'artisans : menuisiers,
électriciens, maçons, plâtriers, peintres etc. peuvent y vivre, travailler et
prospérer. Les sangliers et les chevreuils pullulent et les chasseurs sont très
populaires ici, car ils font oeuvre utile... Il m'est difficile
de dire ce que je ressens quand je regarde le paysage cévenol ou lorsque ma
femme et moi
conversons avec un Cévenol. Les mots qui viennent à l'esprit sont dignité et
réserve, sourire et aimable finesse, mais aller plus loin dans la description
du paysage ou des personnes serait outrepasser ce qu'autorise la pudeur des
sentiments. |