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A propos de Christian Blanc

15 juin 2001

Si vous n'avez pas encore visité www.amipublic.com, je vous conseille de le faire. 

Christian Blanc a publié dans "Le Monde" du 5 avril 2001 un article intitulé "La France ne sait pas où elle va" qui a intrigué. Il a créé un site Web (www.amipublic.com), publié un manifeste, rassemblé des collaborateurs. 

Christian Blanc aime la corrida béarnaise : "On jette son béret au milieu de l'arène, on met le pied dessus, et ensuite quoi qu'il arrive on garde le pied sur le béret". Il aime la diversité de la France : "le plus nordique des pays du Sud, le plus méridional des pays du Nord". Il a le talent de faire rayonner le sens des choses : il fallait le voir ressusciter le moral des gens d'Air France alors que la survie de la compagnie était en péril. Il n'est amateur ni de petites phrases, ni de conflits de personnes, ni de gestion au jour le jour. Ce qui passionne les médias aujourd'hui lui est donc étranger. 

Comment se fait-il que la France ne "sache pas où elle va" ? Les Français n'ont jamais joui d'une paix plus longue. Devant eux s'ouvre la perspective d'une Europe où leur expérience historique, leur pratique séculaire de la cohabitation entre cultures et religions diverses, leur sens du service public, leur goût de l'État républicain pourront faire merveille. La France a depuis sa défaite de 1940 tenté en vain de retrouver son statut de grande puissance ; elle pourra enfin, avec moins de prétention peut-être, apporter de nouveau au monde ce qu'elle a de spécifique, jouer sa partition dans la polyphonie des nations. Nous avons beaucoup à apporter : notre médecine, notre alimentation saine, une douceur de vivre très sensible à qui vient de l'étranger, enfin la délicatesse d'un sérieux sans gravité. La France a aussi des choses à dire sur le développement, l'économie, la technologie, la science et la recherche. (Je n'évoque ici que nos qualités : nos nombreux défauts n'apporteraient rien à personne). La mise en perspective historique est éclairante. 

La morosité, le désarroi ne sont pas de mise, même s'il y a de quoi être un peu perplexe. Comment tirer parti de nos points forts, quel sens conférer à notre action, quelles valeurs, quelles exigences respecter ? Ce sont là des questions simples. Les blasés les trouveront naïves. Il est pourtant salubre de les instruire. C'est, je crois, ce qu'entend faire Christian Blanc. Puis, tel que je le connais, il gardera le pied sur son béret, quoi qu'il arrive. 

Répétons : si vous n'avez pas encore visité www.amipublic.com, je vous conseille de le faire.