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La logique dans l’entreprise

18 juillet 2001

Une des causes du désordre dans le système d'information, c'est qu'il est difficile de faire prendre les décisions nécessaires au maintien de l'ordre (administration des données, construction et gestion des référentiels). Cela s'explique en partie par le coût de ces décisions, mais surtout parce que les arguments pour promouvoir l'ordre dans le SI sont de nature logique, et que dans l’entreprise la démonstration est la forme la plus faible d'argumentation.

Cela étonne ou scandalise les personnes formées aux mathématiques, pour qui la démonstration est reine. Mais ces personnes se " plantent " quand elles tentent de convaincre en démontrant, j'en ai été souvent témoin. Elles donnent en effet alors à leurs auditeurs le choix entre trois options :

  • se rendre à l’évidence ;

  • avouer que l’on ne comprend pas ;

  • refuser la démonstration.

La plupart des auditeurs pensent que la démonstration fait violence à leur libre arbitre. Seul le refus étant alors satisfaisant pour l’amour propre, ils diront : " je ne suis pas convaincu ", " je ne sens pas ça ", " c’est trop simple ", etc. La plus belle objection que j’aie entendue, c’est " si vous aviez raison, ça se saurait car vous auriez eu le prix Nobel ". Le plus sûr moyen de faire refuser une idée juste en entreprise, c’est donc de démontrer sa justesse, CQFD.

Pourtant rien n’est plus coûteux qu’une erreur de logique car, par définition, elle viole toute expérience possible, et donc elle viole la nature elle-même. Si l’entreprise agit comme si 1 + 1 = 3 (exemple courant : si elle agit comme si le client se pliait d’instinct à son organisation interne), elle se met dans un piège mortel. La contrainte logique s’impose donc bien, mais il faut éviter de l’exhiber : un athlète n’exhibe pas sa colonne vertébrale alors que c’est autour d’elle qu’il coordonne ses mouvements.

Il est vrai que certains, sur la défensive comme des crustacés, " mettent leur squelette à l’extérieur " et font parade de rigueur formelle. Ils sont parfois respectés, jamais écoutés (sauf si, étant déjà au pouvoir, ils détiennent le monopole de la parole légitime ; mais cela, c’est une autre histoire.)

Alors comment communiquer dans l'entreprise ? il faut savoir parler.