Si la statistique peut être
parfois utilisée pour manipuler, il arrive aussi qu’elle démasque ceux
qui veulent prendre leurs désirs pour la réalité (« Wishful Thinking »).
Paul Krugman a publié un
graphique saisissant.
Il confronte l’évolution de l’emploi aux Etats-Unis avec les « prévisions » de
l’administration Bush, toujours démenties mais toujours renouvelées et qui
rappellent le fameux écriteau « demain, on rasera gratis ». Il est vrai que
l'économie est, en regard des présidentielles, l'un des points faibles de cette
administration (voir les sondages du Washington Post).
Dans deux autres articles ,
Krugman a balayé les explications de ceux qui prétendent la situation réelle de
l’emploi meilleure que ce qui apparaît dans les statistiques, et calmé
l'enthousiasme qu'a suscité la croissance de mars 2004 (308 000 emplois) : une
valeur mensuelle n'indique pas une tendance et, même si la tendance se
confirmait, il faudrait qu'elle se poursuive à ce rythme pendant quatre ans pour
que les emplois soient aussi faciles à trouver qu'ils ne l'étaient en janvier
2001.
Le « Wishful Thinking » a été
utilisé par l'administration Bush en stratégie tout comme en économie : « Paul
Wolfowitz was completely uninterested in Al Qaeda unless he could use it as a
rationale to invade Iraq as part of his grandiose dream to remake the Middle
East in his image » (Maureen Dwod, « Truth as a Weapon », New York Times
25 mars 2004. Cet article commente le livre de Richard Clarke, Against All
Enemies, Free Press 2004).
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