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Économie du système d'information

2 février 2002

Pour comprendre l'économie du système d'information, il faut d'abord étudier sa fonction de production. Elle comporte plusieurs couches : la plate-forme physique, la plate-forme logicielle, les programmes.

Tout système d'information repose physiquement sur une plate-forme d'exploitation qui comporte les serveurs centraux (mainframes) avec leurs ressources de puissance (processeurs) et de mémoire (disques), puis le réseau de données avec les circuits et routeurs, enfin les réseaux locaux de PC avec les serveurs locaux et les postes de travail. Cette plate-forme physique est associée à une plate-forme logicielle (systèmes d'exploitation, langages de programmation, ateliers de génie logiciel, progiciels et interfaces) qui la rend capable d'utiliser des programmes informatiques.

Sur cette plate-forme physique et logicielle, le SI met en oeuvre les programmes qu'il a fallu développer et qu'il faut ensuite maintenir et faire évoluer.

La fonction de coût du SI recouvre ces divers éléments auxquels il faut ajouter les coûts de la maîtrise d'ouvrage (conception fonctionnelle, recette, formation des utilisateurs etc.).

La production de programmes

Une fois que l'entreprise a déterminé les fonctionnalités dont elle souhaite équiper ses processus de production, on peut évaluer le volume des programmes (mesuré par le nombre de lignes de code source ou par le nombre de points de fonction) qu'il faut produire pour réaliser ces fonctionnalités, puis estimer la durée et le coût du développement ainsi que le nombre des programmeurs nécessaires. Ici l'on dispose de "règles de pouce" qui fournissent des indications imprécises, mais qui sont précieuses pour éclairer la décision. Elles sont présentées dans les ouvrages de Jacques Printz (1).

Les incertitudes dans la prévision des délais et des coûts génèrent des risques et des erreurs dans l'entreprise.

Des règles de gestion simples

Il est difficile d'évaluer la rentabilité du système d'information car ce qu'il produit est impossible à quantifier (observons qu'il serait, de même, difficile d'évaluer la rentabilité d'un effort d'organisation). Il en résulte que les directions générales, dépourvues des critères qui permettraient une évaluation rationnelle, s'en remettent à des règles simples (maintenir le budget informatique constant, maintenir constante la part des nouveaux développements dans le budget, etc.) Il est utile de voir ce que peuvent être les conséquences de ces règles simples : nous avons pour cela construit un petit modèle de simulation qui fait apparaître leurs éventuels effets pervers.

A la recherche d'un optimum

La critique des règles simples conduit à se poser une question bien naturelle : quel est le "bon" niveau du système d'information, le degré d'informatisation que l'on peut considérer comme optimal ? pour y répondre, il faut poser des hypothèses sur la contribution du système d'information à la production de l'entreprise. Le programme que l'on développe pendant l'année t sera utilisé durant les années suivantes : les programmes forment donc un stock, et l'étude de leur contribution à la production est analogue à celle du capital fixe. Le choix du niveau optimal d'informatisation relève donc d'un arbitrage intertemporel qui peut être mis en forme dans un modèle si l'on précise la fonction d'utilité de l'entreprise.

Une fois posées les hypothèses, on peut déduire la dynamique optimale de l'informatisation de l'entreprise, c'est-à-dire la chronique de dépenses informatiques qui permet de maximiser l'utilité une fois  maîtrisés les risques associés à la maîtrise des délais et coûts de réalisation de chaque programme.

(1) Jacques Printz, Puissance et limites des systèmes informatisés, HERMES 1998