L’ancien conseiller d’un homme
politique qui publie un livre de souvenirs viole la confiance que son patron lui
avait accordée.
Clarke, qui fut à la Maison Blanche responsable de la lutte antiterroriste sous
Clinton, puis sous Bush, estime que la loyauté envers son pays prime celle qu’il
doit à son président. On lit, entre les lignes, qu’il a pris au sérieux le
serment de « défendre le pays contre tous les ennemis », y compris si l’ennemi
se trouve placé au sommet de l’exécutif.
Son livre est un témoignage et,
comme tout témoignage, il est partiel ou partial. Les historiens devront
le corriger mais ils le considéreront comme une source utile.
Bush, dit-il, n’a malgré
plusieurs avertissements pas pris au sérieux la menace que représentait Ben
Laden. Après l’attentat du 11 septembre 2001, il a orienté la recherche du
coupable vers Saddam Hussein. La guerre contre l’Irak est une erreur stratégique
car elle ne fait que renforcer les terroristes.
Clarke, qui semble avoir une
bonne mémoire, utilise le style oral pour transcrire les propos des
protagonistes : « fuck » et ses dérivés grammaticaux y sont d'une fréquence élevée, signe
d’exaspération autant que de vulgarité.
Clarke parle peu ou pas de ce
qui se passe en Europe, et des autres manifestations du terrorisme que celles
qui frappent les Etats-Unis.
Anecdote : un des membres de la commission
d'enquête sur le 11 septembre a demandé à Richard Armitage, adjoint de Colin
Powell, s'il avait lu le
livre de Clarke.
- "Je l'ai lu à la façon de Washington", répondit Armitage.
- "C'est-à-dire, dit le président de la commission, que vous avez vérifié si
votre nom figurait à l'index"
- "Oui, et en plus, j'ai lu les pages où l'on parlait de moi".
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