Cette étude a été produite par un groupe de
travail du club des maîtres d'ouvrage des systèmes d'information. Il s'agit ici
d'une version préliminaire, soumise à la validation par les membres du club.
COBIT est le
résultat d'un travail approfondi ; il est mis en oeuvre par des experts
qualifiés. Nous n'avons pas ici la prétention d'en savoir plus qu'eux. Il se
peut que certaines de nos remarques leur paraissent infondées : nous sommes
prêts à recevoir leurs commentaires.
* *
COBIT est produit par le IT Governance
Institute (http://www.itgi.org/,
Etats-Unis), institut de recherche indépendant créé en 1998 et qui rassemble des
universitaires, des consultants et des représentants des entreprises qui
utilisent les TIC. On peut télécharger gratuitement le texte de COBIT à partir
du site indiqué ci-dessus.
Nous décrivons ici le contenu de COBIT et
formulons chemin faisant quelques remarques. Pour que l’on puisse distinguer la
description des remarques, ces dernières sont éditées sur une trame jaune clair.
COBIT relie les objectifs du SI à ceux de
l’entreprise afin d’évaluer la maturité de celle-ci envers son SI : c'est un
outil pour les auditeurs. Il représente un consensus entre experts sur les
bonnes pratiques en matière de gouvernance du SI et en ce qui concerne les
investissements en SI et le service que rend le SI. Il fournit une échelle de
mesure qui permet de diagnostiquer d’éventuels dérapages.
COBIT décrit 34 processus répartis en quatre
catégories (planifier, construire, exploiter, contrôler).
Les première et dernière catégories font intervenir les acteurs stratégiques de
l’entreprise (direction générale, directeurs), tandis que la seconde et la
troisième sont à caractère plus technique et concernent essentiellement la DSI.
Pour chacun de ces 34 processus COBIT
indique les
ressources nécessaires (applications, informations, infrastructure, ressources
humaines) et les indicateurs utiles (tableaux de bord, alertes et benchmark).
La liste des
indicateurs est toujours intéressante.
* *
1) Plan du document
Le document commence par une présentation
pour dirigeants (Executive Overview), suivi par un schéma de contrôle
(Control Framework). Ensuite la plus grande partie du texte est consacrée à la
description des 34 processus.
Le mot « processus » est utilisé dans
COBIT non pour désigner la succession des activités qui conduit à la
fourniture d’un produit (sens qu’a ce mot dans des expressions comme
« processus de production » ou « approche du SI par les processus »), mais
pour désigner une tâche particulière, une activité.
Chaque processus est décrit selon une
présentation en quatre pages :
1) High-Level control objective :
définition du processus et description succincte des besoins qu’il satisfait,
des moyens qu’il utilise et des indicateurs de contrôle ; les indicateurs sont
classés en KPI (Key performance indicators), Process KGI (Process Key
goal indicators) et IT KGI (IT Key goal indicators).
2) Detailed control objectives :
liste des fonctions que le processus doit remplir, décrites chacune en quelques
lignes ;
3) Management guidelines : tableaux
indiquant les relations avec d’autres processus, la répartition des
responsabilités (selon la liste RACI : Responsible, Accountable,
Consulted et Informed), les buts et les indicateurs associés ;
4) Maturity model : décrit ce que
font des entreprises types classées selon six niveaux de maturité.
Les pages 1 et 2 éclairent le contenu du
processus, la page 4 éclaire les priorités. Dans la page 3 la liste des
indicateurs permet de préciser la compréhension. L’examen des relations entre
les processus sera utile lors d’une mise en œuvre.
A la lecture, il
apparaît que les pages les plus utiles pour la compréhension d’un processus sont
la description résumée des objectifs et le modèle de maturité.
2) Le Framework
Les auteurs de COBIT estiment qu’un « schéma
de contrôle » (control framework) est nécessaire
pour assurer l’alignement stratégique du SI et son adéquation aux besoins et
priorités de l’entreprise. Ce schéma décrit les qualités que le SI doit posséder
(pertinence, efficacité, confidentialité, intégrité, accessibilité, conformité à
la réglementation, exactitude pour la prise de décision).
Le SI doit « permettre d’automatiser les
processus de l’entreprise tout en produisant une information sur leur
déroulement ».
Il est donc composé d’applications informatiques, de procédures manuelles et
d’informations prenant la forme de données de toutes natures.
La qualité du SI doit donc être évaluée,
en définitive, selon la qualité du processus de production que le SI outille :
contrôler un processus, c’est d’une part contrôler la qualité du
produit élaboré lors de ce processus, d’autre part contrôler l’efficacité
de sa production (que l’on peut évaluer en mesurant son coût).
Le SI outille le processus en l’automatisant autant qu’il est nécessaire ; ce
faisant, il fournit les informations pour le contrôle du processus.
COBIT s’ingénie cependant, tout en mentionnant l’alignement stratégique parmi
les critères de qualité, à définir des critères de qualité intrinsèques au SI
en le distinguant du processus de production de l’entreprise.
Il y a là un
danger : si la finalité du SI est de fournir la « doublure informationnelle »
du processus de production, on ne peut pas évaluer sa qualité séparément de
celle de la réalisation de ce processus.
Pourtant COBIT les sépare
explicitement : « COBIT assumes the design and implementation of automated
application controls (…) The operational management and control responsibility
for application control is not with IT, but with de business process owner (…)
Therefore, the COBIT processes cover general IT controls, but not application
controls, because theses are the responsibility of business process owners and
are integrated into business processes » (p. 16).
Dans chacun des processus
COBIT identifie quatre rôles qu’il condense dans l’acronyme RACI :
Responsible, Accountable, Consulted et Informed.
En anglais,
responsible et accountable sont à peu près synonymes ; dans COBIT,
celui qui est accountable est celui qui indique les priorités et donne
les directives, alors que celui qui est responsible est celui qui fait en
sorte que le travail soit effectivement réalisé (p. 15). En français l’accountable
serait donc le directeur de l’entité qui doit accomplir le processus et le
responsible serait, au sein de cette entité, celui qui exécute le travail
que le processus implique. Il n’est cependant pas certain que cette
distinction soit très claire dans la suite des documents de COBIT.
COBIT répartit ces quatre rôles entre les
personnes suivantes : le CEO (DG de l’entreprise en français), le CFO (directeur
financier de l’entreprise), les business executives (directeurs de
l’entreprise), le CIO (DSI), le business process owner (maître
d’ouvrage), le head operations (directeur de l’exploitation à la DSI), le
chief architect (directeur de l’architecture à la DSI), le head IT
administration (contrôleur de gestion à la DSI), le project management
office (direction des études à la DSI), enfin compliance, audit, risk and
security (la direction de l’audit de l’entreprise).
Dans les modèles de maturité, le schéma est
toujours le même :
0 – Inexistant :
l’entreprise n’est pas consciente du besoin.
1 – Initial / ad hoc :
l’entreprise commence à être consciente du besoin mais rien n’existe pour le
satisfaire.
2 – Répétitif mais intuitif :
l’entreprise traite le besoin au cas par cas, de façon informelle, en s’appuyant
sur les compétences de quelques individus.
3 – Défini :
les procédures ont été standardisées et documentées mais les responsabilités
restent individuelles ; il n’existe ni reporting formel, ni suivi de la qualité.
4 – Géré et mesurable :
les responsabilités sont claires, la qualité est suivie, les personnels sont formés, les outils
sont automatisés.
5 – Optimisé :
l’entreprise est au niveau « géré et mesurable » et en outre elle assure une
veille afin de mettre à jour ses méthodes et de se tenir en permanence à la
pointe de l’état de l’art.
Des outils qui
seraient à leur place au niveau 4, comme les workflows, sont
mentionnés au niveau 5.
Dans l’ensemble, le niveau 4 paraît déjà un bon niveau de maturité. Les
formulations relatives au niveau 5 semblent excessives : l’entreprise
qui fait effort pour atteindre un optimum ne risque-t-elle pas d’adhérer à des
méthodes qui lui paraissent excellentes mais de manquer de souplesse (même si la
souplesse et l’attention à l’état de l’art sont mentionnées parmi les critères de
l’optimum) ?
A la lecture, les niveaux les plus intéressants sont les niveaux 2 à 4.
3) Les processus
I - Plan and Organize (planifier et organiser)
Cette première
partie couvre les activités qui doivent être réalisées par l’entreprise si elle
souhaite se doter d’un SI convenable. On note cependant que COBIT ne propose pas
dès cette première partie la mise en place les entités nécessaires à la
gouvernance du SI.
L'accent est mis
sur la communication interne, que les entreprises négligent souvent par manque
de volonté politique ; la nécessité de disposer des bonnes ressources au bon
moment est rappelée avec insistance.
Cette partie décrit les dix processus
suivants :
- définir un plan stratégique pour le SI
- définir l’architecture en information
- déterminer l’évolution technique
- définir les processus et l’organisation du SI
- gérer les investissements en SI
- communiquer les buts et orientations de la direction
- gérer les ressources humaines du SI
- gérer la qualité
- évaluer et gérer les risques du SI
- gérer les projets
1) Le plan stratégique pour le SI
doit « améliorer la compréhension des apports et des limites
du SI, conforter la performance et mettre en évidence le niveau des
investissements requis. La stratégie et les priorités de l’entreprise doivent se
refléter dans ce plan dont les étapes doivent être comprises et acceptées à la
fois par les personnels de l’informatique et par ceux des métiers » (p. 29,
traduction libre). L’exploitation du SI doit faire l’objet de SLA (service
level agreements).
La stratégie est concrétisée, au niveau
tactique, par des plans de projet et par un portefeuille
d’investissements.
Le mot
« portefeuille » est ainsi associé à des investissements alors
qu’on devrait plutôt l’appliquer à l’actif que représente le SI et dont les
projets assurent l’évolution (quand on parle d’un « portefeuille d’actions », on
ne considère pas les achats et les ventes mais le stock des actions
détenues).
Dans le modèle de maturité on ne trouve pas mention de l’appropriation du
plan par l’entreprise. Par ailleurs COBIT n’insiste peut-être pas assez sur la
nécessité d’une mise à jour du plan pour l’adapter aux évolutions de
l’entreprise, de son environnement et des solutions disponibles.
2) L’architecture en information
désigne ce que nous appelons « administration des données » : construire et
partager des référentiels comportant la définition des identifiants,
des données et identifiant leur propriétaire.
Les critères de
qualité indiqués par COBIT relèvent tous de la cohérence et non de la
pertinence des données : il ne s’interroge pas sur la qualité de la
définition des données que contient le SI en regard des priorités et besoins de
l’entreprise, il ne mentionne pas la démarche qui permet de sélectionner les
populations que l’entreprise va observer (clients, fournisseurs, produits
etc.), d’identifier les individus appartenant à ces populations, de
sélectionner les attributs que l’on observera sur ces individus. Or si la
cohérence du référentiel est nécessaire, elle n’est pas suffisante (et même elle
est secondaire par rapport à la pertinence).
3) L’évolution technique
concerne la définition de la plate-forme informatique. Cela
suppose une veille technologique ainsi qu’un dialogue entre la DSI et les
métiers utilisateurs.
Il faudra
cependant agir différemment selon que l’entreprise est en retard ou non par
rapport à l’état de l’art : l’évolution technique n’apparaît pas sous le même jour si l’entreprise est
en retard ou en équilibre, si elle appartient à un secteur très évolutif (et où
la compétition se définit autour du SI) ou non.
Si elle est en équilibre, c’est-à-dire si elle a
trouvé une solution raisonnable (et une solution peut rester « raisonnable »
pendant plusieurs années successives) il n’est pas prioritaire de planifier une
évolution – toutefois la veille technologique devra rester attentive.
4) Les processus et l’organisation du SI concernent
dans COBIT non les processus de production de l’entreprise (business process)
mais seulement les processus propres au SI (IT process).
Il s’agit d’organiser et de superviser la
DSI, de gérer ses ressources humaines (y compris les ressources que lui
procurent les fournisseurs), de gérer ses relations avec les autres métiers de
l’entreprise.
Pour assurer sa
propre gestion, l’informatique doit donc être elle-même informatisée.
5) Gérer les investissements en SI
suppose que l’on sache évaluer leur coût et leur rentabilité : ici arrivent les
anticipations en termes de TRI,
VAN
et délai de retour sur l’investissement, ainsi que la vérification de ces
anticipations a
posteriori.
L’évaluation de
la rentabilité du SI suppose une implication de la maîtrise d’ouvrage (seule
capable d'évaluer l'effet du SI en termes de chiffre d'affaires, part de marché,
productivité etc.) que COBIT ne
mentionne pas ici.
6) Communiquer les buts et les
orientations de la direction : l’accent est mis sur
l’alignement stratégique. Il s’agit de faire connaître les objectifs de
l’entreprise et du SI
On ne voit pas
apparaître le besoin d’une visibilité sur le moyen terme (trois à cinq ans).
Par ailleurs le contrôle des risques, tel qu’il est mentionné, porte
essentiellement sur les risques internes au SI (perte de qualité des données
etc.) et non sur les risques que le SI fait courir à l’entreprise (coût d’une
interruption du service, etc.).
7) Gestion des ressources humaines du SI :
COBIT recommande de réduire la dépendance par rapport à des individus clés qui
monopoliseraient les compétences critiques
et aussi de limiter le turn-over.
La mise en place
d’une politique de ressources humaines
est
préconisée ;
elle doit permettre
à l’entreprise
de
disposer d’équipes compétentes et motivées.
8) Gestion de la qualité :
il s’agit encore de la qualité du SI et non de celle des processus de
production de l’entreprise. C’est pourquoi rien n’est dit la sur pertinence des
expressions de besoin (requirements).
Le « customer
focus » se réduit à la résolution des conflits entre les utilisateurs et
l’informatique et, qui pis est, à « l’alignement des expressions de besoin sur les
standards du SI », formulation périlleuse !
S’il est vrai que les
expressions de besoin doivent s’appuyer sur une connaissance de l’état de l’art
en informatique et tenir compte des contraintes particulières au SI de
l'entreprise, il ne convient pas de suggérer que l’informatique puisse « aligner »
les expressions de besoin sur ses propres standards : s’il faut « aligner » la forme
des expressions de besoin (et les solutions d’architecture retenues pour leur
répondre), leur contenu doit correspondre aux besoins des métiers utilisateurs.
9) Évaluer et gérer les risques du SI :
ici on voit enfin apparaître les effets du SI sur l’entreprise. Il faut
identifier tous les événements qui peuvent avoir des conséquences négatives ou
positives sur le fonctionnement de l’entreprise en incluant tous ses aspects :
production, réglementation, partenariats, ressources humaines etc. ; il faut
préparer la réponse aux incidents, et gérer un plan d’action.
10) Gérer les projets :
ce thème est le dernier mentionné sous la rubrique « Plan and Organize ».
C’est là une
excellente chose : on a trop tendance, dans les entreprises, à voir dans la
« conduite de projet » l’élément essentiel pour la réussite d'un SI.
Le thème comprend d’abord la « gestion du
programme », autrement dit la sélection des projets à retenir en s’appuyant sur
des études et sur l’explicitation des priorités ; puis la gestion de projet en
tant que telle. Il insiste sur l’implication des parties prenantes (stakeholders),
sur la prise en compte des interdépendances entre projets divers, sur
l’attention qu’il faut accorder aux changements qui surviennent dans la
définition du projet (coût, calendrier, contenu et qualité).
Ce processus
semble être, dans COBIT, l’un des mieux définis et balisés. Toutefois la gestion
du projet s’arrête à la livraison du produit : on ne s’intéresse pas ici à la
façon dont le produit sera utilisé.
II - Acquire and Implement (acheter et mettre en
exploitation)
Cette partie couvre les processus concernant la mise en oeuvre
des outils informatiques.
Notons que COBIT ne précise pas la
nécessité d’un contrat entre la MOA et la MOE. Il ne mentionne
pas l’importance de la MOA dans la phase de recette et d’accompagnement au
changement. Il n’insiste pas sur la nécessité d'une conduite du
changement et de rappels aux utilisateurs sur le bon usage du SI.
Cette partie décrit les sept processus
suivants :
- Définir les solutions automatisées
- Acquérir et entretenir les logiciels applicatifs
- Acquérir et entretenir la plate-forme technique
- Permettre l'exploitation et l'utilisation
- Gérer les achats
- Gérer les évolutions
- Installer et recetter les solutions et les changements
1) Définir les solutions automatisées :
il s’agit d’équiper les agents opérationnels en outils automatiques et de
fournir des indicateurs de contrôle aux managers opérationnels. Pour cela, il
faut trouver des solutions faisables et économiques : cela suppose des études de
faisabilité.
COBIT ne
mentionne pas le besoin d’une réflexion sur le travail des agents
opérationnels : elle est pourtant nécessaire pour délimiter le contour de
l’automatisation. L’analyse des risques est ici limitée au SI : les risques
considérés sont ceux qui concernent la qualité des données, la sécurité, la
conformité à la réglementation, et non ceux qui concernent le fonctionnement de
l’entreprise : conséquences d’une panne, d’un défaut de mise à jour etc.
Les décisions sont prises par le « business
sponsor », personnage qui n’a pas été défini jusque-là mais qui est sans
doute le MOAS. Le « business manager » formule des recommandations, sans
doute d’agit-il du MOAD (voir « Fonctions dans la maîtrise d’ouvrage »).
Lorsque l’on est au stade « managed and
measurable » de la maturité, l’entreprise fait une veille SI ainsi qu'une veille
technologique, et elle dispose d’une méthode d’étude et d’évaluation des solutions.
2) Acquérir et entretenir les logiciels
applicatifs : il s’agit ici de rédiger les
spécifications (générales, détaillées puis techniques), de définir les
habilitations et règles de sécurité, d’intégrer les acquisitions sur la
plate-forme de l’entreprise, de réaliser ou faire réaliser les logiciels
spécifiques, d’assurer le suivi de la réalisation et des modifications des
exigences, de mettre en place la gestion de configuration et la maintenance.
Lorsque l’entreprise est immature, ses
décisions ne font que répondre aux propositions des fournisseurs. Les projets
sont conduits un par un et il en résulte une architecture d’ensemble
incohérente. Dans les entreprises plus avancées la
maintenance pose encore souvent problème. Les méthodes existent mais comme elles
sont trop rigides elles ne sont pas exactement appliquées. Lorsque les
entreprises sont mûres, les méthodes sont bien adaptées et bien appliquées.
3) Acquérir et entretenir la plate-forme
technique : il s’agit de fournir à l’entreprise une
plate-forme matérielle et logicielle convenable en regard des besoins des
applications et de l’état de l’art technique. Cette plate-forme doit pouvoir
satisfaire les besoins applicatifs connus et elle devra dans le futur satisfaire
les besoins que l’on anticipe ; elle doit être convenablement dimensionnée
(taille des processeurs et des mémoires, débit des réseaux) et mettre en œuvre
des solutions d’architecture bien choisies : bref, il faut qu’elle soit
convenable au plan qualitatif comme quantitatif.
Elle doit comporter les outils de contrôle
et de sécurité et les responsabilités doivent avoir été définies. Son entretien
doit être assuré. Elle doit comporter un environnement pour tester les
modifications qui lui sont apportées. Elle doit être équipée d’une gestion de
configuration.
Lorsque l’entreprise est immature, les
décisions concernant la plate-forme sont prises au coup par coup, et les tests
(si l’on peut dire) sont réalisés « à chaud » - c’est-à-dire que l’on découvre
les problèmes lors de la mise en œuvre.
4) Permettre l’exploitation et
l’utilisation : il s’agit dans ce processus de
documenter les applications afin de former les exploitants comme les
utilisateurs.
Il faut documenter tous les aspects :
technique, opérationnel, niveaux de service.
Tous les
aspects, c’est évidemment trop dire puisque toute
documentation doit être sélective. La diversité des destinataires de la
documentation suppose une segmentation de cette population et une activité
éditoriale gérant une dissémination sélective.
COBIT ne considère que le transfert de connaissances relatif au SI, aux
applications ; or il convient de considérer aussi le processus de production que
le SI outille, et les connaissances doivent porter autant sur l’organisation du
travail humain que sur le fonctionnement du SI.
Les applications et les solutions techniques
doivent être intégrées sans couture dans les processus de production.
Cette dernière
phrase est importante mais elle est énoncée incidemment. Elle implique que
les diverses applications soient appelées par l’IHM en fonction des besoins de
l’utilisateur, sans que celui-ci ait à se connecter/déconnecter ni à faire des
doubles saisies. L’expression « sans couture » suppose ainsi que le Graal du SI
ait été atteint : chaque utilisateur dispose sur son écran-clavier, à chaque
instant, des données, espaces de saisie et commandes dont il a
exactement besoin.
L’entreprise sans maturité en est au stade
de la documentation sur papier, peu commode et non à jour. Lorsque la maturité
croît, l’entreprise met la documentation sur l’Intranet et la formation est
organisée. Si elle s’améliore encore, elle recherche le feedback des
utilisateurs et met en place une gestion automatisée de la documentation.
COBIT situe au
niveau 5 la mise en œuvre de workflows et la tenue à jour de la documentation :
elles devraient être assurées dès le stade « managed and measurable ».
5) Gérer les achats :
il s’agit d’équiper le SI d’une direction des achats. Elle y appliquera la
politique de l’entreprise en matière d’achats, gèrera les contrats avec les
fournisseurs, les droits de propriétés sur le logiciel et contrôlera la qualité
des fournitures (développements et infrastructure).
Si l’on progresse dans l’échelle de
maturité la DSI commence par gérer les achats au coup par coup, elle se
concentre sur les gros achats ; ensuite elle assure une politique d’achats
semblable à celle de l’entreprise et elle gère les contrats, enfin elle gère
dans la durée la relation avec les fournisseurs.
6) Gérer les évolutions :
il ne s’agit pas de la « gestion du changement », qui concernerait aussi
l’organisation du travail humain, mais de la gestion des évolutions du SI
interne à la DSI. Il s’agit donc de documenter, autoriser, suivre et faire
connaître les changements techniques.
Lorsque l’entreprise n’est pas mûre, la
gestion de configuration est souvent trop négligée.
7) Installer et recetter les solutions et
les changements : ce processus concerne les opérations
de recette, d’essai sur site pilote et de déploiement d’un nouveau produit.
Il faut un « plan de test », qui définisse le
site de test et le cahier de recette, et un plan de déploiement. L’environnement
de test est un atelier qui utilise une génération artificielle de données ou un
site pilote utilisant de vraies données. Il faut prévoir la migration des
données, l’interfaçage avec les autres outils et l’intégration dans le SI.
Les tests comportent deux étapes, technique
et fonctionnelle. Puis il faut procéder au déploiement et à la mise en place.
Enfin le nouvel outil doit être soumis à une gestion de configuration.
III – Deliver and support (produire et gérer le
service)
Cette partie couvre les treize processus
suivants :
- définir et gérer les niveaux de service
- gérer les services fournis par l’extérieur
- gérer les performances
- assurer la continuité du service
- assurer la sécurité du SI
- identifier et imputer les coûts
- former et entraîner les utilisateurs
- gérer les incidents et le service desk
- gérer la configuration
- gérer les problèmes
- gérer les données
- gérer l’environnement physique
- gérer l’exploitation
Que la partie « deliver
and support » soit dans COBIT la plus détaillée, c’est une excellente
chose : on a trop tendance, lorsqu’on pense à la qualité d’un SI, à se focaliser
sur les projets et à négliger l’exploitation et l’utilisation.
1) définir et gérer les niveaux de
service : ce processus concerne la qualité du service
rendu aux utilisateurs, les « service level agreements » etc.
Le SLA doit être défini en fonction des
exigences et associé à un OLA (« operating level agreement ») qui précise
le niveau que doivent atteindre les services techniques en vue de répondre aux
SLA (on pense ici au débit des réseaux, à la dimension des mémoires etc.). Le
suivi des SLA doit faire apparaître les tendances en cours.
Dans les entreprises immatures, le reporting
sur les niveaux de service est souvent incomplet, non pertinent ou fallacieux
(on pense ici à ces rapports qui font apparaître le pourcentage de temps CPU
disponible mais n’informent pas sur la qualité du service de bout en bout).
Lorsque l’entreprise est mûre, la satisfaction des utilisateurs est évaluée
périodiquement et les mesures de performance reflètent les besoins des
utilisateurs plutôt que les buts propres au SI.
2) gérer les services fournis par
l’extérieur : il s’agit ici de documenter les
relations avec les fournisseurs, de gérer les risques (engagements de
confidentialité, pérennité du fournisseur et du produit, pénalités etc.) et de
mettre en œuvre un suivi de la performance des fournisseurs.
Les entreprises immatures ne gèrent pas les
fournisseurs, n’introduisent pas d’obligation de reporting dans le contrat etc.
3) gérer les performances :
ce processus concerne la physique du SI. Il s’agit de le mettre en mesure de
fournir la charge de travail anticipée, de minimiser le risque de blocage, de
gérer la pénurie en cas de sous-capacité (prioriser les tâches, tolérance de
faute, allocation de ressources). Toute panne doit faire l’objet d’un rapport
se concluant par des recommandations.
Dans les entreprises immatures, la mesure
des performances considère les besoins du SI et non ceux des utilisateurs.
4) assurer la continuité du service :
il s’agit d’assurer une exploitation en continu minimisant le risque de panne
sur les fonctions cruciales.
Le service que l’on considère ici est celui
qui est rendu de bout en bout à l’utilisateur final : on considère donc
l’enchaînement des serveurs, réseaux, applications et postes de travail et non
le seul fonctionnement de la CPU. Il faut prévoir une gestion de crise en cas
d’incident et des solutions de repli ; il faut identifier les fonctions à
restaurer en priorité, les classer selon la durée de panne tolérable ; le
dispositif doit faire l’objet de tests périodiques, les personnes qui en sont
chargées doivent être formées ; des plans d’action doivent avoir été préparés
pour faire face aux diverses situations de crise, un back-up des
ressources critiques doit être prévu sur un autre site. Le responsable est le
directeur de l’exploitation.
5) assurer la sécurité du SI :
on doit trouver à l’intérieur de la DSI une équipe spéciale chargée de la
sécurité. Elle met en œuvre un plan de sécurité. Elle définit la gestion des
identifications et habilitations, détecte les attaques, documente les incidents,
assure le chiffrement, met en œuvre les antivirus, firewalls et autres outils de
protection. Elle protège les données sensibles.
6) identifier et imputer les coûts :
il s’agit ici d’évaluer le coût du SI et de l’imputer aux utilisateurs. Une
fonction de coût du SI doit être établie.
Connaître la
fonction de coût du SI suppose (mais COBIT ne le dit pas clairement) que l’on
sache relier ce coût au volume des unités d’œuvre qu’il fournit, ce qui implique
de savoir définir ces unités d’œuvre.
COBIT dit qu’il
faut savoir ventiler « de façon équitable » les dépenses du SI pour les faire
porter par les entités utilisatrices, mais il ne mentionne pas les pièges que
comporte une telle ventilation. Si en effet certaines des dépenses sont clairement
imputables à des services de l’entreprise, d’autres correspondent à une
infrastructure que se partagent plusieurs services et la clé de ventilation que
l’on utilisera pour en répartir le coût sera toujours arbitraire, donc
péniblement négociée et susceptible en outre d’avoir des effets pervers.
Il ne suffit donc pas
de dire « un processus d’affectation des coûts aux divers services utilisateurs
a été défini » : encore faut-il qu’il soit convenable, et qu’il n’entraîne pas
d’effet pervers.
Une bonne règle
pourrait être de ne faire supporter à chaque service que les coûts qui résultent
de ses propres décisions. Cela conduit en pratique à ne lui imputer que les
coûts affectables sans ambiguïté ainsi que le coût marginal de l’infrastructure
et des services transverses, le coût fixe, lui, devant être imputé à la DG.
7) former et entraîner les utilisateurs :
COBIT recommande de distinguer des segments différents dans la population des utilisateurs.
C’est une
excellente chose : les divers segments d’utilisateurs n’ont pas les mêmes
besoins en information et en formation. Mais COBIT ne dit pas comment on peut
réaliser cette segmentation.
Il s’agit de former le personnel en tenant
compte des besoins de l’entreprise, de ses valeurs, du contenu du SI
(infrastructure et applications), des besoins de compétence et des méthodes de
formation (cours magistral, Intranet etc.).
COBIT ne
mentionne pas la nécessité d’élucider les processus de l’entreprise (voir
élucider) ; il n’évoque pas la contrainte de synchronisme entre le
déploiement d’un nouvel outil et la formation, le besoin de piqûres de rappel,
les apports de l’Intranet et de la GED en complément du service desk
téléphonique.
Dans les entreprises mûres, les managers se
forment en même temps que les agents opérationnels.
8) gérer les incidents et le service
desk : il s’agit de fournir un dépannage en cas
d’incident. Le service desk reçoit les appels téléphoniques et les oriente vers
l’équipe compétente. Il assure la traçabilité de la réponse à l’incident.
En cas de difficulté particulière, il
enclenche une démarche d’escalade et met en place, s’il le faut, des procédures
de contournement. Des statistiques sont produites sur la qualité et le délai de
la résolution des incidents.
9) gestion de configuration :
il faut établir un référentiel du matériel, du logiciel, des paramètres, de la
documentation, comportant des identifiants, des numéros de version, des détails
sur les licences etc. Ce référentiel doit être tenu à jour et être utilisé pour
prévenir la mise en place de logiciels non autorisés. Une procédure doit être
mise en œuvre pour vérifier sur le terrain son exactitude.
10) gestion des problèmes :
par « problème », COBIT désigne la cause d’incidents répétés. Traiter un
problème, cela suppose donc que l’on ait su remonter des incidents à leur cause,
et que l’on sache passer « de l’intervention du pompier à l’amélioration du
fonctionnement de l’entreprise » (p. 140).
11) gestion des données :
il ne s’agit pas ici de l’administration des données, qui traite de la
sémantique, mais de la gestion physique des données : back-up et
restauration des données, disponibilité, dispositifs de saisie et traitements,
sécurité etc. On considère ici le stockage, l’accessibilité, l’archivage, le
back-up et la reprise de service en cas d’incident.
12) gestion de l’environnement physique :
il s’agit de la gestion des locaux, des accès (périmètre de sécurité), de
l’alimentation électrique et télécoms, des risques sismiques etc.
13) gestion de l’exploitation :
on considère ici la chorégraphie des opérateurs, la supervision de la
plate-forme, etc. Le passage des consignes d’une équipe à la suivante doit avoir
été organisé.
COBIT n’évoque
pas les alertes que la supervision peut utilement envoyer aux utilisateurs pour
éviter les mauvaises pratiques ou prévenir les incidents : taux d’encombrement
des espaces disques, des réseaux etc.
IV – Monitor and evaluate (contrôler et évaluer)
Cette partie considère quatre processus :
- Suivre et évaluer la performance du SI
- Suivre et évaluer le contrôle interne
- Assurer la conformité à la réglementation
- Assurer la gouvernance du SI
1) Suivre et évaluer la performance du SI :
il s’agit de définir des indicateurs de performance du SI (coût, rentabilité,
niveau de service, alignement stratégique) et d’agir si l’on constate des
dérapages.
La liste de ces
indicateurs est difficile à établir et COBIT ne formule pas ici de recommandation
précise. Il n’aurait pas été mauvais d’indiquer une démarche, par exemple en
s’appuyant sur les modèles de maturité que COBIT comporte.
Le modèle de
maturité associé à ce processus est assez formel. Comme COBIT se concentre sur
l’évaluation interne du SI, il lui aurait sans doute été difficile d’énoncer des
critères d’efficacité (comme la qualité du poste de travail, du tableau de bord
etc.) concernant le service rendu aux utilisateurs.
2) Suivre et évaluer le contrôle interne :
il s’agit de définir un contrôle interne au SI puis de rendre compte de son
efficacité. Il est conseillé de se référer aux meilleures pratiques de la
profession, de faire des benchmarks, de faire procéder à des audits externes,
de faire porter le contrôle également sur les fournisseurs, de définir et mettre
en œuvre les actions pour remédier aux défauts constatés.
3) Assurer la conformité à la
réglementation : le SI doit être conforme à la
réglementation notamment dans les domaines du commerce électronique, des
échanges de données, de la confidentialité, du contrôle interne, du reporting
financier, de la propriété intellectuelle, de l’hygiène et de la sécurité, enfin
des régulations spécifiques au secteur d’activité.
La liste
ci-dessus peut utilement alimenter une check-list.
Il est conseillé de faire vérifier la
conformité par un auditeur externe indépendant et d’évaluer le coût éventuel des
non-conformités.
4) Assurer la gouvernance du SI :
il s’agit de définir les structures de l’organisation, les processus, les
pouvoirs de décision, les rôles et responsabilités de façon à pouvoir s’assurer
que le SI est conforme aux priorités et à la stratégie de l’entreprise. Il est
conseillé de faire appel à un auditeur externe pour valider cette organisation.
La liste des
objectifs détaillés, ainsi que le modèle de maturité, fournissent des
indications utiles. L’alignement du SI sur le « business », c’est-à-dire sur les
besoins des métiers de l’entreprise, est évidemment mentionné mais COBIT
n’insiste pas sur le partage des responsabilités et sur le contenu du
dialogue entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage.
Il faut que les rôles et responsabilités
dans le programme d’investissement et les projets soient définis sans
ambiguïté ; le conseil d'administration et le comité de direction doivent partager une vue claire du rôle du SI, des
possibilités techniques, de la contribution potentielle du SI à la stratégie de
l’entreprise.
Cela implique
(mais COBIT ne le dit pas explicitement) que l’entreprise se soit dotée d’un
plan d’urbanisme du SI et qu’elle ait accompli, autour de ce plan, l’effort de
communication nécessaire vers les décideurs.
Il faut organiser un comité stratégique du
SI et encourager la co-responsabilité entre les métiers et la DSI.
C’est tout ce
qui est dit dans COBIT sur la relation entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage.
Il faut maîtriser l’économie du SI : suivre
les produits tout au long de leur cycle de vie, s’assurer a posteriori
que les objectifs de rentabilité du SI ont bien été atteints (nouveaux services,
gains de productivité, meilleure réponse aux besoins des clients) ; il faut
s’assurer que l’on utilise des technologies standard et que l’on respecte les
contraintes d’interopérabilité. On doit vérifier que les ressources humaines et
la politique d’achat permettent à l’entreprise de disposer des compétences
nécessaires.
Suivre les
produits au long de leur cycle de vie implique de connaître la dynamique qui
relie le coût de maintenance et d’exploitation au coût d’acquisition, mais COBIT
ne le dit pas explicitement.
Les risques liés au SI doivent être évalués
et pondérés, en prenant en considération leur impact sur l’entreprise.
On doit mesurer la progression de
l’entreprise vers les buts qu’elle s’est fixée. Les mesures de performance
doivent être présentées et discutées devant le conseil d'administration et le
comité de direction. Un comité d’audit
indépendant doit assurer la conformité du SI à la politique de l’entreprise.
COBIT insiste,
de façon opportune, sur la nécessité de faire remonter la discussion sur le SI
aux plus hauts niveaux de décision de l’entreprise.
Dans le modèle de maturité, à l’étape « managed
and measurable », on sait qui est l’utilisateur ; les responsabilités sont
définies et gérées à travers les SLA, les propriétaires des processus sont
identifiés (NB : COBIT ne dit pas ici s’il s’agit des processus de l’entreprise
ou de ceux du SI) ; les parties prenantes sont averties des risques et
possibilités qu’offre le SI. La gouvernance du SI a été intégrée dans la
planification stratégique et opérationnelle, des indicateurs de performance sont
disponibles.
Conclusion
1) COBIT est destiné aux auditeurs. Il
leur fournit un guide pour évaluer un SI sans rien oublier d’important :
détail de chaque processus, indicateurs, moyens à mettre en œuvre, répartition
des responsabilités, liens entre les divers processus, niveaux de maturité etc.
Cependant les autres acteurs du SI (maîtrise d'ouvrage, maîtrise d'oeuvre,
dirigeants) devront y trier ce qui relève de leur fonction.
2) COBIT ne distingue pas la
grande entreprise de la petite entreprise et ne tient pas compte du secteur
d’activité auquel l’entreprise appartient. Une PME ne pourra certainement pas
faire tout ce que COBIT prescrit, une entreprise industrielle n’a pas les
mêmes besoins qu’une entreprise de services. Il faudra donc dans chaque cas
sélectionner dans COBIT les éléments à retenir. Il est d’ailleurs précisé,
comme il est d’usage pour tout document de ce type, que COBIT est
« illustratif mais non prescriptif ni exhaustif » : il fournit une base
d’expertise « dans laquelle chaque entreprise devra sélectionner ce qui
correspond à ses priorités » (p. 27)
3) Pour chaque processus COBIT indique
seulement les lignes directrices et le but à atteindre ; il ne précise pas
comment on pourra atteindre ce but.
4) COBIT est finement rédigé et satisfait
le bon sens. Cependant les rubriques n’y sont pas mises dans
l'ordre qui ferait apparaître leur importance relative. COBIT est donc
intéressant, mais il risque d’être dangereux pour ceux qui l'utiliseraient
sans avoir assez d’expérience. 5)
COBIT ne distingue pas les diverses fonctions que le SI peut remplir
(applications de gestion, workflow des processus, communication, système
d'aide à la décision) alors que chacune d'entre elles doit répondre à des contraintes
spécifiques. 6) Il semble enfin
que COBIT s'appuie sur le modèle classique à trois couches qui distingue la
plate-forme informatique et télécoms, les applications et les utilisateurs. Si
l'on s'intéresse à l'articulation entre l'être humain organisé (EHO) et
l'automate programmable doué d'ubiquité (APU), on se réfèrera à un autre
modèle. L’APU est constitué par la plate-forme, les applications, le poste de
travail et l’IHM (interface homme-machine).
L’utilisateur est constitué par le couple formé par l’EHO et le poste de travail,
articulé autour de l’IHM. L'ensemble APU + EHO est au service du processus de
production. L'organisation spécifie le parcours de ce processus ainsi que le
travail de l'EHO et ses exigences envers l'APU. On peut certes discuter la pertinence de ce
découpage mais, si on l'a présent à l'esprit, on verra les choses
d'un autre point de vue que celui du modèle à trois couches utilisateurs -
applications - plate-forme.
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