Les
statistiques, qui reflètent les données d’observation, portent la trace des
phénomènes que décrit le modèle de Ricardo. Bien sûr
en réalité l’économie comporte plus que deux pays et deux secteurs, les
divers secteurs sont touchés inégalement par les NTIC, et les conséquences d’un
changement des exogènes, la dynamique qui conduit d’un équilibre à un autre, les
aléas qui brouillent l’effet des fondamentaux se combinent de façon
inextricable.
Le
calcul des indices n’est en principe pertinent que pour décrire les fluctuations
conjoncturelles d’une économie dont les exogènes sont stables. Lorsque l’on
considère des évolutions résultant d’un choc sur les exogènes, l’utilisation des
indices est fallacieuse. Il sera donc souvent plus sage, pour interpréter les
statistiques, de se référer à un modèle simple et d’utiliser ses conclusions,
plutôt que de se lancer dans l’examen d’indices (de valeur, de volume et de
prix) qui, outre leur complexité,
reflètent mal les phénomènes.
Les
calculs ci-dessous montrent que l’effet des phénomènes sur les indices est
ambigu : il sera donc difficile, voire impossible, de remonter de l'examen des
indices vers la compréhension des phénomènes.
*
*
Notons
0 la date initiale, 1 une date postérieure à une augmentation de a1
entraînant elle même des modifications de b1 et b2.
Indices relatifs au
pays 1 (« grand pays »)
La
valeur de la production de 1 est :
ΣPQ
= pb1(a1Ln - N2)α(L1
- Ln)β +
nN2
D’où :
ΣP0Q
= p0b11(a1Ln1 - N21)α(L1
- Ln1)β +
n0N21
ΣP0Q
= p0b11a11αααββL1
[1- (αL2/βL1)(b21/b11)1/β(1
- b10a10-β/b11a11-β)]
ΣP0Q
= (p0/p1)
SPQ [1- (αL2/bL1)(b21/b11)1/β(1
- b10a10-
β /b11a11-
β)]
posons :
φ
= (αL2/βL1)(b20/b10)1/β
ξ
= 1- (αL2/βL1)(b21/b11)1/β(1
- b10a10-β/b11a11-β)
on trouve :
ξ
= 1 + δφ(β
- µ)
donc :
ΣP0Q
= ΣPQ [1 + δφ(β - µ)]
L’indice de prix est :
ΣPQ/ΣP0Q
= 1 + δφ(µ - β). Si µ < β, l’indice de prix baisse. Il augmente si µ > β
.
Nous
avons vu dans le paragraphe « efficacité comparée » que l’indice de valeur est :
ΣPQ/ΣP0Q0
= 1 + δ(α + μ)
L’indice de volume est donc égal à :
ΣP0Q/ΣP0Q0
= 1 + δ[α + μ
+ φ(β - μ)]
Indices relatifs au
pays 2 (« petit pays »)
Pour
le petit pays, on trouve :
ΣP0Q
= (p0/βp1) ΣPQ[1-
α (b11a11/b10a10)β]
ΣP0Q
= ΣPQ[1- αδ(1 + μ)]
D’où
l’indice de prix :
ΣPQ/ΣP0Q
= 1 + αδ(1 + μ)
Nous
avons vu dans le paragraphe « efficacité comparée » que l’indice de valeur est :
ΣPQ/ΣP0Q0
= 1 + δ{α
+ μ [1 + (λ
- 1)/β]}
L’indice de volume est donc égal à :
ΣP0Q/ΣP0Q0
= 1 + δμ [β + (λ - 1)/β]
Écart entre les
indices
Considérons maintenant les écarts entre les indices de 2 et de 1, que nous
désignerons par des notations évidentes :
Les
indices de prix et de volume ont des allures compliquées, provenant de l’effet
de structure représenté par φ :
IP1
- IP2 = δ[φ(μ - β) - α(1 +
μ)]
On
remarque que l’écart des indices de prix ne dépend pas de λ : il est insensible
à la variation de b2. Par contre il dépend de μ, donc de la variation
de b1.
IVOL1
- IVOL2 = δ[α(1
+ μ ) + φ(β - μ) +μ(1
- λ)/β]
Supposons que l’effet de structure représenté par φ
soit neutre, c’est à dire que φ = 1 (ce sera le cas si par exemple α L2
= βL1 et b20 = b10).
On
trouve alors :
IP1
- IP2 = δ(βμ -1)
Comme
βμ < 1, IP1 < IP2 : la hausse des prix est plus forte dans
le petit pays que dans le grand pays (on a vu que dans le grand pays le signe de
l’évolution du prix était celui de µ - β). L’écart des prix est d’autant plus
faible que µ est plus élevé.
Si en
outre µ = 0 (pas d’effet de structure,
pas d’effet de l’augmentation de a1 sur b1) on trouve :
IVAL1
= IVAL2 = 1 +
δα
L’accroissement de la valeur du PIB est la même pour les deux pays ; cependant
la décomposition de cette valeur en volumes et prix fait apparaître des effets
contrastés :
IP1
= 1 - δβ
IP2
= 1 + δα
IP1
- IP2 = - δ
L’indice de prix diminue dans 1, il augmente dans 2.
IVOL1
= 1 + δ
IVOL2
= 1
IVOL1
- IVOL2 = δ
Le volume de la production
augmente dans 1, il reste stable dans 2.
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