Il est
intéressant d'examiner l'évolution de l'opinion sur le président de la
République et le premier ministre. Le
dernier sondage de
l'IFOP date du 24 août 2008.
Nous examinerons aussi l’évolution de
l’opinion américaine après les élections du 2 novembre 2004 en nous appuyant sur les
sondages du Washington Post, le dernier datant du
13 juillet 2008.
Dans les graphiques ci-dessous, l’évolution des
opinions favorables est représentée par un trait bleu, celle des opinons
défavorables par un trait rouge, celle des sans opinion par un trait fin en
jaune. Nous examinons des séries chronologiques : la fluctuation entre deux
sondages successifs, souvent peu significative, est moins intéressante
que l'évolution longue.
* *
La popularité et l’impopularité de Chirac, tout
comme celles de Bush, ont oscillé durant l'année 2004 autour de 50 % : Français
et Américains étaient aussi divisés les uns que les autres. Les deux dirigeants ont connu une pointe de
popularité en mars 2003 pour des raisons inverses : l’un partait en
guerre, l’autre refusait d’y aller.
En juin 2005, 70 % des Français
étaient mécontents de
Chirac : ils ne lui pardonnaient pas l'échec du référendum sur le traité
constitutionnel européen. Comme toujours après un choc, sa popularité s'est
redressée par la suite mais lentement, et la réponse du président aux
"événements" de novembre (voir Qu'est-ce qu'un "jeune" ?)
a été jugée trop tardive. Puis est arrivée la crise du CPE... En janvier 2007,
57 %
étaient mécontents et 41 % satisfaits.
L'opinion
était
majoritairement favorable à Nicolas Sarkozy au début de son mandat : en juillet
2007 66 % étaient satisfaits et 30 % mécontents. Mais en février 2009 62 % sont
mécontents et 37 % satisfaits : la dégradation a été très rapide. Les Français se
disent déçus par un président qu'ils trouvent "people", "showman"
et trop impulsif. Par ailleurs, et peut-être surtout, ils ressentent une
dégradation de leur pouvoir d'achat qui contredit les promesses faites avant les
élections présidentielles.
La popularité de Lionel Jospin, comme celle de
Jacques Chirac, était médiocre au moment des élections présidentielles d’avril-mai
2002.
Jean-Pierre Raffarin a bénéficié d’une opinion favorable pendant quelques
mois mais dès la fin de 2003 plus de 60 % des Français se disaient mécontents de lui.
Dominique de Villepin débute, en juin 2005, avec 44 % de satisfaits et 41 % de
mécontents. Sa popularité a connu une chute rapide en raison de la crise du
CPE
et peut-être aussi de l'"affaire Clearstream" (voir
Clearstream : de quelle affaire
parle-t-on ?). Puis l'opinion s'est stabilisée à un niveau médiocre.
En janvier 2007, on dénombrait 37 % de satisfaits
et 60 % de mécontents.
L'opinion
était majoritairement favorable à François Fillon au début de son mandat : en
juillet 2007, 56 % sont satisfaits et 34 % mécontents. Elle a évolué à la
baisse puis s'est redressée avant de baisser de nouveau : en février 2009 52 %
sont mécontents et 46 % satisfaits.
* *
On aurait eu tort d’interpréter les élections présidentielles américaines comme un plébiscite : l’opinion était divisée et sur
beaucoup de sujets elle se défiait de George W. Bush. On a observé depuis l'été 2005
une dégradation de son image.
Lors des
sondages successifs, les enquêteurs n'ont pas toujours posé les mêmes questions.
Je reprends ci-dessous les questions qui m'ont paru les plus intéressantes en
indiquant la dernière date où la réponse est disponible.
Le 11 octobre 2008, 73 % des Américains désapprouvent la façon dont Bush fait son
travail de président, 23 % l'approuvent :
L'opinion,
d'abord mitigée, est devenue très favorable à Bush après le 11 septembre 2001.
Puis cet acquis s'est érodé, sa baisse étant interrompue par des à-coups (le
premier lors du déclenchement de la guerre ; le second, plus faible, après la
capture de Saddam Hussein). Pendant l'année 2004 l'opinion a été partagée en
deux parts à peu près égales, le nombre des satisfaits oscillant comme celui
des mécontents autour de 50 %. Le 2 novembre 2004, jour de l'élection
présidentielle, les satisfaits étaient les plus nombreux...
Le choc causé par la mauvaise qualité des secours à
la Nouvelle-Orléans après le cyclone Katrina, les accusations portées contre
certains des collaborateurs de la Maison Blanche, les difficultés persistantes
en Irak ont accentué la baisse de la popularité de Bush.
Le 13 juillet
2008, 63
% estiment que cela ne valait pas la peine de faire la guerre en Irak :
Le 13 avril
2008, 70
% des Américains désapprouvent la façon dont Bush gère l’économie :
65 % désapprouvent la façon dont il gère la situation en Irak :
Le 9 décembre 2007,
52 % désapprouvaient la
façon dont Bush conduit la lutte contre le terrorisme. Ce point avait longtemps été
le plus positif pour lui :
Le 19 janvier 2007, 57 % doutaient de son honnêteté :
54 % refusaient de le considérer comme un fort leader :
56 % estimaient qu'on ne peut pas lui faire confiance en cas de
crise :
67 % estimaient qu'ils ne comprend pas leurs problèmes :
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