Le système d’information (SI)
structure le langage de l’entreprise : le
référentiel fournit le vocabulaire, la modélisation des
processus fournit la syntaxe.
Certes les entreprises avaient
un langage avant que le SI n’existât, mais aujourd’hui le SI équipe tous les
processus de l’entreprise. En pratique, il est impossible pour l’entreprise
d’utiliser, si ce n’est de façon occasionnelle, d’autres nomenclatures (de
l’organisation, des produits, clients, fournisseurs ou partenaires) que celles
que le SI incorpore ; et il est impossible, ou très coûteux, de mettre en œuvre d'autres
règles de gestion que celles qu'incorpore la modélisation des
processus de production. Le SI fournit à l'entreprise une base conceptuelle dont
il lui sera pratiquement impossible de s'écarter, et qu'il sera difficile de faire
évoluer si on ne la maîtrise pas.
Tout comme les mécanismes de
l’élocution et de l’audition pour le langage humain, la plate-forme technique de
l’informatique est pour le SI un socle physique. Si ce socle est nécessaire au
langage, il ne suffit pas à le définir. La définition du langage, autrement
dit la modélisation du SI, c’est la tâche
de la maîtrise d’ouvrage (MOA) du SI, en
désignant par ce terme
l’équipe de professionnels à qui l'entreprise a délégué la
responsabilité de définir son SI.
On a inventé l’expression
« génie logiciel » lorsque l’on a voulu équiper la production de logiciels en
outils qui amélioreraient la productivité tout en élevant des garde-fous contre les
mauvaises pratiques. Dans le même esprit, nous proposons l’expression « génie
sémantique » pour désigner les outils et méthodes nécessaires à la MOA.
Défauts à éviter
Pour montrer l’utilité des
garde-fous, voici une liste (non exhaustive) des désordres classiques en matière
de modélisation :
-
Référentiel : introduire dans le
processus des identifiants mal définis, ou un dialecte local différent des
nomenclatures de l’entreprise ; ne pas programmer la mise à jour automatique de
la base de données du processus à partir des données de référence (voir
Entropie du système d'information) ;
- Spécification : se lancer dans un
projet et dans le formalisme sans avoir rédigé de première expression de besoin
en langage naturel ; ne pas définir les priorités ; accumuler les
fonctionnalités sans souci de sobriété, vouloir trop en faire ; suivre les
errements d’un client versatile ;
- Modélisation : anticiper les travaux
des phases ultérieures de la modélisation (par exemple introduire de façon
prématurée les contraintes techniques de la plate-forme informatique) ;
- Validation : manque de lisibilité des
documents fournis aux responsables hiérarchiques ;
- Responsabilités : confusion des rôles
entre MOA et maîtrise d’œuvre informatique (MOE) ; manque de visibilité, pour le
directeur de projet, de l’avancement du projet et de la relation avec le
fournisseur ; manque de légitimité du directeur de projet ;
- Conduite de projet : mauvaise
composition des comités (comité directeur, comité de pilotage, comité
d’avancement) ; absence d’enregistrement et de suivi des décisions ; mauvaise
visibilité de l’avancement du projet (tableau de bord) ;
- Mise en œuvre : manque de formation
des utilisateurs ; manque de support aux utilisateurs ; absence d’évaluation
(pas d’enquête de satisfaction auprès des utilisateurs) ;
- Appropriation : absence de
communication avec les utilisateurs.
Génie sémantique et « Knowledge
Management »
Nous avons vu lors de
conversations préliminaires un risque de confusion entre génie sémantique et
gestion des connaissances, ou « Knowledge Management » (KM).
Le KM recouvre un ensemble de
méthodes et d’outils :
- « datawarehouse » et « datamining »
pour fournir aux stratèges, ainsi qu’aux responsables opérationnels, les
statistiques, graphiques, indicateurs, alertes, tableaux de bord et études à la
demande nécessaires à leur activité (voir « Système informatique d’aide à la
décision ») ;
- documentation d’entreprise,
avantageusement diffusée sous forme électronique par l’Intranet et fournissant
aux agents les notes techniques et informations contextuelles nécessaires à
l’exécution des tâches et à l’exercice de leurs responsabilités ;
- réseau d’experts, atteignable par
messagerie ou via un plateau téléphonique, fournissant aux opérationnels
des réponses aux questions « pointues » ou imprévues survenant dans la pratique
(voir « Infotel ») ;
- recueil d’expertise auprès des agents
expérimentés – notamment lors d’un départ à la retraite – en vue d’enrichir la
documentation de l’entreprise ou de modéliser un système expert.
Cette énumération permet de
voir la différence entre KM et génie sémantique : alors que le génie sémantique
définit le socle conceptuel du SI et se situe donc en amont de sa construction,
le KM tire parti du SI existant et/ou de l’expertise humaine.
Contenu du génie sémantique
Certains des outils et méthodes
du génie sémantique existent déjà, d’autres font défaut. Il reste à les
articuler en un ensemble de notations cohérentes ainsi que selon une démarche
méthodique.
La démarche « idéale »…
Les activités de la MOA que le
génie sémantique doit outiller sont les suivantes :
- urbanisation du SI ;
- définition du référentiel ;
- pour chaque processus :
- modélisation ;
- spécification fonctionnelle ;
- validation de la spécification ;
- conduite de projet ;
- animation de la mise en œuvre ;
- appropriation du SI par l’entreprise.
Cette description énumère les
étapes du travail de la MOA selon un ordre à la fois logique et chronologique :
on commence par urbaniser, ce qui conduit à définir la liste des processus à
équiper ; on définit le référentiel de l’entreprise, où sera déposée la
définition des concepts ; à chaque processus correspond un projet ; lorsque tous
les projets ont été menés à bien, il reste à faire approprier le SI par
l’entreprise.
… et la pratique courante
La démarche ci-dessus
correspond au SI d’une entreprise que l’on créerait à partir de zéro, mais où
les méthodes en matière de SI seraient mûres : or ce cas théorique ne se
rencontre pratiquement jamais.
Dans la pratique, les diverses
étapes sont abordées dans un ordre quelconque en fonction des priorités de
l’entreprise :
- elle lance dans l’urgence, et
sans avoir au préalable urbanisé son SI, un « projet » destiné à équiper
un de ses processus ;
- elle urbanise son SI pour
classer divers projets par ordre de priorité dans une perspective de moyen
terme, et élucider les contraintes et opportunités que présentent les
complémentarités entre ces projets ;
- elle souhaite disposer de
nomenclatures cohérentes, d’identifiants corrects, d’une documentation claire :
elle construit un référentiel et met en place une administration des données ;
- elle juge nécessaire que
certains salariés (ou tous les salariés) aient sur le SI une vue d’ensemble dans
laquelle ils pourront situer leur propre activité : elle fait en sorte que le SI
soit approprié par ces personnes, etc.
Il est cependant avantageux
pour l’entreprise d’avoir parcouru toutes ces étapes. Les projets seront
en effet mieux définis et mieux articulés si on les a situés dans un plan
d’urbanisme ; il est nécessaire que chaque projet respecte les contraintes du
référentiel et tire parti des ressources qu’il fournit ; il est utile enfin de
faire en sorte que le SI soit approprié par ceux qui le mettront en œuvre.
Ainsi, et même si la démarche
complète est rarement parcourue en pratique, il reste utile qu’elle soit
présente à l’esprit comme une référence.
Outils du génie sémantique
Chacune des étapes du génie
sémantique est connue de la profession : des livres ont été écrits, des outils
ont été développés, des méthodes ont été mises au point par des consultants.
Pour élaborer le génie
sémantique est s’agit non de refaire des travaux déjà réalisés, encore moins de
concurrencer ni de recommander les produits existants, mais de montrer comment
une MOA peut articuler leur utilisation dans une démarche cohérente, et de
fournir la liste des références et outils.
La liste ci-dessous est
destinée à s’enrichir à mesure des progrès de notre expertise. Pour chacune des
étapes que comporte le génie sémantique nous indiquerons des liens vers des
textes présentant le contenu de l’étape, des références bibliographiques, une
liste d’outils.
I – Urbanisation du SI
Présentation :
Urbaniser un SI
Préface du livre d’Henri Chelli
Check-list du système d'information
Références :
- Christophe Longépé, Le projet d’urbanisation du système d’information :
Démarche pratique avec cas concret, Dunod 2002
- Henri Chelli, Urbaniser l’entreprise et son système d’information,
Vuibert 2003
Outils :
MEGA Architecture
à compléter
II – Définition des
référentiels :
Présentation :
Comment concevoir un référentiel
Mettre en place une administration de données
Références :
à compléter
Outils :
SIA Conseil
www.sia-conseil.com
MEGA
Designer
à compléter
III – Pour chaque processus
III.1 – Modélisation
Présentation :
Modélisation
Modélisation et système d'information
Modélisation du processus
Langage de modélisation UML
Références :
-
Grady Booch, Ivar Jacobson, James Rumbaugh, Jim Rumbaugh, The Unified
Modeling Language User Guide, Addison-Wesley 1998
- Martin Fowler et Kendall Scott, UML distilled second edition,
Addison-Wesley 1999
- Pascal Roques et Franck Vallée,
UML en action,
Eyrolles 2003
- OMG
www.omg.org
Outils
outils de modélisation de workflow
MEGA
Process
gamme d’outils de Rational
www.rational.com
à compléter
III.2 – Spécification
fonctionnelle
Présentation :
à compléter
Référence :
à compléter
Outils :
Oryx
www.oryx-si.com
CIAO de Telys
www.telys.com
etc.
III.3 – Validation de la
spécification
Présentation :
Pour une validation authentique
La Maîtrise d'ouvrage du système d'information et ses utilisateurs
Référence :
à compléter
Outils :
Workflows de rédaction coopérative
III.4 – Conduite de
projet
Présentation :
Conduite de projet
Références :
faire un choix dans la (vaste) littérature.
Outils :
« Management de projet par objets » par Denis Braux
dbraux@srm.fr de RSM Salustro Reydel
www.salustro-reydel.fr
à compléter
III.5 – Animation de la
mise en œuvre
Présentation :
Texte à rédiger sur la formation des utilisateurs, le repérage et la
diffusion des bonnes pratiques, les indicateurs et le suivi de la qualité,
l’enquête sur la satisfaction des utilisateurs.
Références :
à compléter
Outils :
enquêtes sur la satisfaction des utilisateurs du SI
diffusion des bonnes pratiques
à compléter.
IV – Appropriation du SI par
l’entreprise
Présentation :
à faire
Références :
à compléter
Outils :
Sicom de Nomia,
www.nomia.com |