Couches du système d’information
Un
système d’information (SI) a pour but d’assister les agents de
l’entreprise dans leur travail en leur permettant d’accéder, à travers le
réseau, aux ressources de puissance et de mémoire que fournit un automate
programmable, l’ordinateur. Il fournit à l'entreprise son langage
qu'il équipe en moyens de classement, recherche, traitement et communication.
Dans
tout système d’information diverses logiques fonctionnent conjointement. Un
« modèle en couches » fait apparaître leur juxtaposition et leur
articulation de ces logiques. La délimitation des couches peut toujours se
discuter ; voici celle que nous allons utiliser :
Couches
du système d’information
Socle sémantique
A
la base du SI se trouve le socle sémantique contenant les
référentiels
(modèles, nomenclatures, normes d’identification). Ce socle est géré par
l’administration des données. Il fournit à l’entreprise son vocabulaire,
en documente la façon dont elle classe et décrit ses processus, ses clients,
ses produits etc. ainsi que les attributs qui les caractérisent.
Plate-forme physique
La
plate-forme fournie par l’informatique comporte les matériels (machines,
réseaux), les dispositifs de commande (système d’exploitation, langages de
programmation, progiciels) et les solutions d’architecture technique
(middleware, interfaces, etc.).
Contenu applicatif
Dans
un SI « à l’ancienne », on nomme applications les
programmes qui traitent les données
saisies par les opérateurs ou transmises au SI pour fournir des résultats. Si
le SI est de conception récente, on parlera plutôt de composants et de processus.
Applications
Une
application se définit d’une part par des structures de données, d’autre
part par des algorithmes de calcul [1].
Les utilisateurs appellent chaque application par son nom (« Géode »,
« Gide », « Sage » etc.), ce qui lui confère une
sorte de personnalité. Dans l’urbanisme du SI les applications sont comme
des immeubles familiers, parfois imposants, construits à des dates différentes
et entre lesquels il est souvent difficile de communiquer.
Composants
Dans
le vocabulaire des langages objet, un composant est un ensemble de classes
articulées autour d’une classe maître ; dans le langage courant, un
composant est dans le système d’information la représentation d’un dossier
(dossier client, dossier produit, dossier commande, etc.).
Passer
de l’« application » au « composant », c’est
changer de priorité et de point de vue. Avec l’application, la priorité
est revient aux traitements, aux algorithmes, qui monopolisent l’attention
du programmeur. Avec le composant, la priorité revient aux données, ou dans
le vocabulaire des langages objet aux « attributs » caractérisent
chaque dossier ; le programme est organisé de sorte que la cohérence
des données d’un dossier soit préservée contre toute intervention
intempestive[2].
Processus
Le
« processus »
est la succession des tâches qui contribuent à une production de valeur.
Alors que les applications ne contenaient pas d’informations sur les
processus, les SI modernes automatisent le parcours du dossier entre les
divers agents qui doivent le traiter (traitement d’une commande, d’une
demande de crédit, d’une lettre de réclamation etc.).
Le
contenu applicatif des SI modernes se définit essentiellement par les
composants, structures articulant les liens vers des enregistrements contenus
dans les bases de données, et par les processus balisant la succession des tâches
exécutées sur les composants. Les modèles décrivant les processus et les
composants figurent dans le référentiel de l’entreprise.
Construire
un SI, c’est essentiellement modéliser
les composants et les processus.
Informatique de communication
Le
SI fournit aux utilisateurs, outre les outils applicatifs, des ressources de
bureautique et d’informatique
communicante qui permettent de produire et communiquer des textes en langage
naturel : messagerie,
documentation électronique, rédaction coopérative, diffusion sélective,
forums etc. L’ensemble de ces outils a été désigné par le terme « groupware »,
de plus en plus remplacé par « Intranet » (ou par « Extranet »
si la communication s’étend à plusieurs entreprises).
L’informatique
de communication permet d’associer aux données structurées le commentaire
qui les rend intelligibles. Elle s’articule aux outils applicatifs :
l’aide contextuelle utilise la documentation électronique, les « workflows »
qui équipent les processus utilisent les mécanismes de la messagerie.
Définition fonctionnelle : urbanisme et
modèles
Les
qualités essentielles que doit posséder un SI sont :
- la pertinence (adéquation aux besoins des utilisateurs),
- la sobriété (il est
inutile et coûteux de mettre en service des fonctionnalités qui resteront
inutilisées),
- la cohérence (sans cohérence, on ne peut pas parler de système !).
Pour
obtenir un SI possédant ces qualités il faut avant toute réalisation procéder
à des consultations et des expertises, modéliser les processus et composants,
spécifier les fonctionnalités que le SI doit fournir.
Poste de travail
Le
poste de travail (ordinateur personnel en réseau), fournit à l’utilisateur
l’interface (écran, clavier) à travers laquelle il accède au SI.
Le
but de l’entreprise étant d’obtenir un couple « homme – machine »
efficace dans l’optique du « travail
assisté par ordinateur », il convient :
- de définir le poste de travail de sorte qu’il équipe convenablement
l’utilisateur,
- de former l’utilisateur au maniement du poste de travail.
Il
ne faut pas entendre ici le mot utilisateur au singulier : si l’on considère
un processus, l’« utilisateur » désigne l’ensemble des
personnes qui sont organisées pour faire fonctionner le processus.
L’utilisateur, c’est donc l’« être humain organisé » en vue
de la production.
Souvent,
la conception du SI et sa mise en œuvre impliquent une redéfinition de
l’organisation, c’est-à-dire des missions attribuées aux entités de
l’entreprises et aux personnes ; la mise en œuvre de cette réorganisation
s’appelle « conduite du changement ».
23 novembre 2002
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