Un système d’information
(SI) a pour but d’assister les personnes de l’entreprise dans leur travail en
leur permettant d’accéder, à travers le réseau, aux ressources de puissance
et de mémoire que fournit un automate programmable, l’ordinateur. Il
fournit à l'entreprise son langage
qu'il équipe en moyens de classement, recherche, traitement et
communication.
Dans tout système d’information
diverses logiques fonctionnent conjointement. Un « modèle en couches » fait apparaître
leur juxtaposition et leur articulation de ces logiques. La délimitation des
couches peut toujours se discuter ; voici celle que nous allons
utiliser :
- Couches
du système d’information
Socle sémantique
A la base du SI se trouve le
socle sémantique contenant les référentiels (modèles, nomenclatures, normes
d’identification). Ce socle est géré par l’administration des données. Il
fournit à l’entreprise son vocabulaire, en documente la façon dont elle
classe et décrit ses processus, ses clients, ses produits etc. ainsi que les
attributs qui les caractérisent.
Plate-forme physique
La plate-forme fournie par
l’informatique comporte les matériels (machines, réseaux), les
dispositifs de commande (système d’exploitation, langages de programmation, progiciels) et les
solutions d’architecture technique (middleware, interfaces, etc.).
Nous reviendrons plus loin sur
le contenu de cette plate-forme pour répondre à la question « quelles
doivent être les compétences d’un maître d’ouvrage en informatique ? »
Contenu applicatif
Dans un SI « à
l’ancienne », on nomme applications les programmes qui traitent
les données saisies par les opérateurs
ou transmises au SI pour fournir des résultats. Si le SI est de conception récente,
on parlera plutôt de composants et de processus.
Applications
Une
application se définit d’une part par des structures de données, d’autre
part par des algorithmes de calcul .
Les utilisateurs appellent chaque application par son nom (« Géode »,
« Gide », « Sage » etc.), ce qui lui confère une
sorte de personnalité. Dans l’urbanisme du SI les applications sont comme des
immeubles familiers, parfois imposants, construits à des dates différentes
et entre lesquels il est souvent difficile de communiquer.
Composants
Dans
le vocabulaire des langages objet, un composant est un ensemble de classes
articulées autour d’une classe maître ; dans le langage courant, un
composant est dans le système d’information la représentation d’un dossier
(dossier client, dossier produit, dossier commande, etc.).
Passer
de l’« application » au « composant », c’est
changer de priorité et de point de vue. Avec l’application, la priorité
est revient aux traitements, aux algorithmes, qui monopolisent l’attention
du programmeur. Avec le composant, la priorité revient aux données, ou dans
le vocabulaire des langages objet aux « attributs » caractérisent
chaque dossier ; le programme est organisé de sorte que la cohérence
des données d’un dossier soit préservée contre toute intervention
intempestive.
Processus
Le
« processus » est la succession des tâches qui contribuent à une
production de valeur. Alors que les applications ne contenaient pas
d’informations sur les processus, les SI modernes automatisent le parcours
du dossier entre les diverses personnes qui doivent le traiter (traitement d’une
commande, d’une demande de crédit, d’une lettre de réclamation etc.).
Le contenu applicatif des SI
modernes se définit essentiellement par les composants, structures articulant
les liens vers des enregistrements contenus dans les bases de données, et par
les processus balisant la succession des tâches exécutées sur les composants.
Les modèles décrivant les processus et les composants figurent dans le référentiel
de l’entreprise.
Construire un SI, c’est
essentiellement modéliser les composants et les processus.
Informatique de communication
Le SI fournit aux utilisateurs,
outre les outils applicatifs, des ressources de bureautique et d’informatique
communicante qui permettent de produire et communiquer des textes en langage
naturel : messagerie, documentation électronique, rédaction coopérative,
diffusion sélective, forums etc. L’ensemble de ces outils a été désigné
par le terme « groupware », de plus en plus remplacé par « Intranet »
(ou par « Extranet » si la communication s’étend à plusieurs
entreprises).
L’informatique de
communication permet d’associer aux données structurées le commentaire qui
les rend intelligibles. Elle s’articule aux outils applicatifs : l’aide
contextuelle utilise la documentation électronique, les « workflows »
qui équipent les processus utilisent les mécanismes de la messagerie.
Définition fonctionnelle : urbanisme et
modèles
Les qualités essentielles que
doit posséder un SI sont :
- la pertinence (adéquation aux besoins des utilisateurs),
- la sobriété (il est inutile et coûteux de mettre en service des
fonctionnalités qui resteront inutilisées),
- la cohérence (sans cohérence, on ne peut pas parler de système !).
Pour obtenir un SI possédant
ces qualités il faut avant toute réalisation procéder à des consultations et
des expertises, modéliser les processus et composants, spécifier les
fonctionnalités que le SI doit fournir.
Poste de travail
Le poste de travail (ordinateur
personnel en réseau), fournit à l’utilisateur l’interface (écran,
clavier) à travers laquelle il accède au SI.
Le but de l’entreprise étant
d’obtenir un couple « homme – machine » efficace dans
l’optique du « travail assisté par ordinateur », il convient :
- de définir le poste de travail de sorte qu’il équipe convenablement
l’utilisateur,
- de former l’utilisateur au maniement du poste de travail.
Il ne faut pas entendre ici le
mot utilisateur au singulier : si l’on considère un processus, l’« utilisateur »
désigne l’ensemble des personnes qui sont organisées pour faire fonctionner
le processus. L’utilisateur, c’est donc l’« être humain organisé »
en vue de la production.
Souvent, la conception du SI et
sa mise en œuvre impliquent une redéfinition de l’organisation, c’est-à-dire
des missions attribuées aux entités de l’entreprises et aux personnes ;
la mise en œuvre de cette réorganisation s’appelle « conduite du
changement ».
(retour à "Repères
essentiels pour la maîtrise d’ouvrage")