www.volle.com en quelques
données
Le site a été créé le 28
août 1998. Il a reçu en moyenne, en novembre 2004, 1600 visiteurs et 26000 hits
par jour, suscitant un transfert quotidien moyen de 160 mégaoctets. La
publicité lui rapporte
10 $ par jour. Les « nouvelles de volle.com », lettre mensuelle, ont 1300
abonnés. Le trafic a presque doublé en un an (+ 97 % entre 2003 et 2004).
L’audience de volle.com peut
ainsi se comparer à celle de certaines revues spécialisées. Le « courrier des
lecteurs » (2,2 messages par jour en moyenne, dont certains sont
repris sur le site) est
relativement abondant.
Pourquoi publier sur le Web ?
Le Web est un média efficace :
grâce aux moteurs de recherche et aux liens, un texte publié sur le Web sera plus
aisément trouvé et lu qu’un article de revue ou un livre.
Le Web est en outre un média
potentiellement
constructif. Alors que les médias de masse que sont les journaux et la
télévision doivent susciter l'émotion du
public pour attirer l'audience dont ils
font commerce, on peut sur le Web s'affranchir des thèmes et du vocabulaire à la
mode pour proposer des solutions.
S'appuyer sur
son expérience
Je
m'intéresse à l’articulation entre la pensée et l’action,
que celle-ci soit personnelle, institutionnelle
ou culturelle. Les systèmes d'information en sont un cas particulier exemplaire.
La plupart des philosophes étant accaparés par la question de la Connaissance ou
par celle de l'Histoire, peu d'entre eux ont considéré cette articulation .
La traiter de façon purement conceptuelle serait il est vrai décevant : le sujet
est inépuisable et ses contours sont flous. Il s'agit plutôt d'orienter le
regard pour la considérer dans les cas particuliers où elle se manifeste,
toujours entrelacée à une autre articulation :
celle du langage et de la volonté (ou, pour parler comme les
phénoménologues, de l'intentionnalité).
Il ne me paraît opportun de publier
sur le Web que si l’on a une expérience à communiquer et une conviction à
partager, ce qui suppose sans doute la maturité, privilège de l’âge... Mon expérience,
c’est celle des systèmes d’information ; ma conviction, c’est que l’entreprise
qui veut disposer d’un système d'information efficace doit professionnaliser sa
maîtrise d’ouvrage : je milite pour cette cause au sein du club des maîtres
d’ouvrage des systèmes d’information (www.clubmoa.asso.fr).
Cela implique de s'intéresser à l'entreprise : stratégie, efficacité,
organisation, processus de production, sociologie, pathologies, rapports entre les spécialités comme entre les personnes etc.
J’ai créé et animé des
entreprises dans les années 90 (Arcome, Arcable, Eutelis). J’avais sur mes étagères des études
dont chacune
traitait, pour un client particulier, une question de portée générale (organisation des
centres d'appel, workflows, bon usage de la
messagerie, administration
des données, organisation et
méthodes de la maîtrise d’ouvrage etc.)
Plutôt que de les abandonner à la critique rongeuse des souris, j’ai préféré
en ôter ce qui présentait un caractère confidentiel et publier leur contenu.
J’avais acquis une expérience
précoce de la publication électronique avec
Lotus Notes,
installé dès 1991 à Eutelis. Je connaissais, pour y être tombé et m’en être sorti à
grand peine, certains de ses pièges (forums hétéroclites ; messages impertinents
; documentation
désordonnée etc.) J'avais vu comment on peut faire progresser
sa pensée en
s’appuyant sur l’écriture et sur le dialogue avec des lecteurs.
Être son propre
éditeur
Je voulais enfin mettre en
œuvre ma propre politique éditoriale. Quand un objet m’intéresse, je veux
en effet pouvoir le
considérer sous ses divers aspects puis les entrecroiser : droit, économie,
statistique, linguistique, éthique, mathématique, physique, histoire, sociologie, philosophie etc. Je dois ainsi pénétrer le
territoire de disciplines où je ne suis
d'abord qu’un bizut maladroit. Cela contrarie ceux qui aiment à coller sur
chacun l’étiquette d’une spécialité, ainsi que ceux qui n'accordent de considération
qu'aux
travaux témoignant d'une maîtrise technique parfaite, mais étroite, et qui
de ce fait confinent parfois à
l’académisme.
Quiconque, modeste devant son
objet, puise dans la boîte à outils de l'intellect les instruments qui semblent les plus appropriés, doit résister à la pression de ceux qui tentent de
l'intimider en disant « Comment oses-tu faire de l'histoire alors que tu n'es
pas historien, faire des maths alors que tu n'es pas mathématicien, etc. » Seuls
auraient le droit de penser ceux qu'une institution y aurait autorisés !
La cuistrerie n'est pas morte.
Gratuité et
portée de la signature
Quand on écrit un ouvrage
sérieux, c’est pour diffuser des idées que l’on croit pertinentes et non pour
recevoir des droits d’auteur : il existe des façons plus
efficaces de gagner de l’argent.
Je publie donc www.volle.com sous la GNU Free Documentation License.
L'accès à mes textes est gratuit ; le lecteur est libre de
les copier, transformer et utiliser à sa guise, à la seule condition de
citer leur source.
Je sais bien que ceux qui
les utilisent n'en citent pas toujours la source. C’est dommage non pour moi, mais
pour leurs lecteurs : une démarche, un vocabulaire s’interprètent mieux
quand on
lit plusieurs textes du même auteur. Quoi qu’il en soit, je suis heureux si mon
travail sert à quelque chose, si les textes que j’ai médités circulent.
Alors que le texte imprimé a
devant lui une apparence d'éternité, un texte publié sur le web disparaîtra le jour
où le site cessera d'être administré. Il partage ainsi avec la parole orale cet
éphémère qui fait la poésie de la vie : tout être vivant
prend sa place dans le flux du temps, puis retourne au silence, seules restant
les traces qu'accumule la succession des générations.
Technique
d'écriture
Je rédige intégralement le
contenu du site (à deux exceptions près : les
commentaires des lecteurs, et une série d'Yves Franchet sur
Le système statistique européen). Je soigne
l'écriture et
m’efforce d’être clair mais, quelque soin que je mette à la rédaction, il subsiste
toujours des erreurs : je relis de temps à autre pour leur faire la chasse.
J’aime le langage oral mais
lorsque j’écris j’utilise, par respect envers le lecteur, une langue classique :
syntaxe correcte, vocabulaire restreint et exact, pas de néologisme ni
d'anglicisme, peu d’adverbes. Le texte est ainsi une mosaïque de phrases
simples, le sens devant résulter de leur agencement.
J’y place, pour aiguillonner la
réflexion, des changements de ton ou de point de vue. Cette technique, suggérée par la juxtaposition de tissus aux dessins divers dans les anciens
kimonos japonais et par les Mémoires de
Saint-Simon, facilite la mise en rapport de choses
inhabituelles : faits méconnus, points de vue rarement adoptés, notions étrangères
à la mode, ou que l'on croit banales, mais qui méritent l’attention.
Architecture du site
L’architecture du site évite la
complication : c’est un pur site de contenu, de textes. Très peu d’images, pas de
musique, présentation sobre.
Sur toutes les pages figurent
en haut à droite un moteur de recherche, à gauche une colonne qui contient des boutons
pour la navigation, la mention du copyright et les publicités du programme
AdSense de Google. Je ne suis pas de ceux
qui aiment la publicité : si j'ai introduit celle-ci, c'est qu'étant fondée
sur l'analyse des pages par Google elle est contextuelle et
apporte donc un contenu qui enrichit le site.
La page
d’accueil indique les nouveautés accompagnées d’une phrase de commentaire. En haut figure un lien vers les informations relatives au site, en
bas un lien vers la
liste chronologique inverse. Pivot du site, cette liste contient des liens
vers tous les documents :
Les documents (ou « fiches »)
sont regroupés en « série » lorsqu’ils sont relatifs à un même sujet. Le
contenu d’une série apparaît sur une trame jaune dans le classement
chronologique.
Le
classement thématique permet de trouver les
textes relevant d’une même facette du site (« systèmes d’information »,
« nouvelles technologies », « philosophie » etc.).
La page type du site contient
un titre, une date et un développement. En haut à droite figure, en général, un
cartouche indiquant des liens vers d’autres pages. Je tâche de faire en sorte
que les liens soient réciproques (si la page A contient un lien vers la page B,
la page B contient en principe un lien vers la page A). Si nécessaire, j’introduis des
liens dans le corps du texte ainsi que des notes en bas de page. Lorsqu'une
citation me vient à l'esprit, je la donne exacte, en indiquant la source et le numéro de la page. Les noms des
personnes citées sont, en principe, accompagnés des dates de naissance et de
décès.
Les études se classent en
quelques rubriques : systèmes d’information,
nouvelles technologies, statistique,
économie, philosophie ; les
cours (Université Libre de Bruxelles,
Université Rennes 2,
ENSG etc.) sont intégralement publiés ainsi que les conférences (souvent, pour construire un cours ou une conférence,
j’adapte et classe des textes déjà publiés). Je publie en outre des
comptes rendus de lecture et des
opinions.
Le site présente ainsi une
diversité que les lecteurs notent, le plus souvent pour s’en féliciter.
L’attention que j’apporte à l’articulation entre la pensée et l’action focalise
cependant cette diversité autour d’une orientation à laquelle certains
sont sensibles.
L'alimentation et l'entretien
du site me prennent un quart de mon temps de travail. Voici les outils
dont je me sers et, à toutes fins utiles, leur prix approximatif :
Le site est géré sous
Microsoft
FrontPage 2002 (250 € TTC). FrontPage produisant le code HTML à la volée,
son utilisateur n’a qu’à faire du traitement de texte et à établir les liens. Je
réalise le site sur mon PC et le réplique périodiquement vers l’hébergeur (la
réplication est facile). On dit qu’il suffit d’un week-end pour créer un
site sous FrontPage : il m’en a fallu deux parce que j’ai commis beaucoup
d'erreurs.
La première version du site était rustique. J’ai fait réaliser en juillet
2003 une solution plus pratique par la
société
Hippocampe. Cela m’a
coûté 1 500 € TTC, mais j’aurais été incapable de programmer les scripts
qu'Hippocampe a écrits.
Pour la liste de diffusion des
« nouvelles de volle.com », j’utilise
Infacta Groupmail (100 $).
Pour la
reconnaissance de caractères, nécessaire pour scanner un de mes livres ou
articles avant de l’introduire sur le site, je me sers de
Scansoft Omnipage Pro 14
(100 € TTC).
Le moteur de recherche est
celui de PicoSearch ; il est gratuit et je le mets à jour périodiquement.
L’hébergement du site coûte 50
€ HT par mois ; l’hébergeur fournit des statistiques de trafic avec
Urchin 3,
ainsi que des boîtes aux lettres pour la messagerie.
Enfin, j’ai loué récemment à
Wanadoo un accès ADSL à 512 kbit/s pour 20 € TTC par mois. Jusqu'à la fin de novembre 2004
l'ADSL n'était pas disponible dans mon hameau et je louais à
Eutelsat un accès par satellite qui me coûtait 290 € TTC par mois.
J'ai veillé à être indexé
par les moteurs de recherche (Google, Yahoo, Altavista etc.) : ce sont eux qui
amènent la plupart des nouveaux lecteurs.
Les « nouvelles de volle.com »
Je diffuse chaque mois un
message indiquant à des abonnés l'adresse électronique d'une « lettre » (voir par
exemple la
Lettre du 2 décembre 2004). Les abonnés sont soit des personnes qui, après avoir
consulté le site, ont demandé à s'abonner en envoyant un message à l'adresse
abonnement@volle.com, soit
des personnes rencontrées dans des réunions, des collègues, amis, étudiants etc.
Lorsque je reçois un message du
type « inconnu à l’adresse indiquée » je purge la liste ; le
site perd ainsi les
abonnés qui n’ont pas pensé à signaler un changement de leur adresse électronique.
La lettre indique les
nouveautés du mois, commentées chacune par une phrase. Elle oriente aussi vers
des « archives » : lettre publiée un an avant, messages des lecteurs.
Elle rappelle le copyright et indique comment se désabonner (j’ai reçu cinq
désabonnements depuis la création du site).
La périodicité de la lettre
contraint à alimenter le site, à le maintenir en vie : j’aurais honte de
diffuser une lettre vide. C’est là une discipline exigeante, mais salubre.
Il est vraisemblable que les
abonnés lisent la lettre comme on lit une revue : certains ne la lisent pas ou
seulement en partie, quelques-uns lisent tout très attentivement. La consultation
du site s’accroît de 50 %
durant la semaine qui suit la diffusion de la lettre.
Qui sont les lecteurs ?
J’ai fait une enquête pour
connaître les lecteurs du site mais le taux de réponse a été si bas que je ne
la crois pas utilisable. Je ne connais en fait le lectorat qu’à travers les
messages que je reçois.
La population des lecteurs est
diverse par le métier et l'âge. Elle comprend des informaticiens, des
maîtres d’ouvrage du système d'information, des économistes, des sociologues, des philosophes, des personnes curieuses de
l’informatique ; des étudiants, des professeurs, des chercheurs, des praticiens
de l’entreprise. Le lectorat est francophone car j’écris trop mal en anglais
pour publier dans cette langue. Aux consultations provenant de France, de
Belgique, du Canada, de la Suisse, des pays d’Afrique, s’ajoutent celles de
francophones dispersés dans le monde entier.
Les consultations ont lieu
surtout le matin et l’après-midi et elles sont moitié moindres durant le week-end :
le site est donc surtout consulté depuis le bureau. On note toutefois une pointe
le soir, heure du retour à la maison, et aussi pendant la nuit un trafic continu
provenant sans doute de lointains fuseaux horaires.
La plupart des nouveaux
lecteurs arrivent sur le site après avoir consulté un moteur de recherche : je
reçois souvent un message qui commence par « Après vous avoir trouvé sur Google,
je viens de passer plusieurs heures sur votre site ».
Certains lecteurs posent des
questions auxquelles je réponds de mon mieux. D’autres signalent des fautes
d’inattention ou des erreurs de raisonnement que je m’empresse de corriger.
D’autres enfin envoient des commentaires dont je condense un échantillon
représentatif sur la page
commentaires des lecteurs, sans citer les noms de leurs auteurs. Je leur réponds
mais ne publie pas mes réponses : elles seraient redondantes avec le contenu du
site.
A quoi ça sert ?
A quoi sert volle.com ? Pour
s’en faire une idée, le mieux est de lire les
commentaires des lecteurs. La
plupart sont positifs, parfois très positifs. Voici quelques citations extraites
de ces derniers :
« Je fais partie de
l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage d’une grande entreprise pharmaceutique. Alors
que beaucoup de sites expliquent ce qu’il ne faut pas faire dans les termes les
plus généraux, vos documents m’ont permis de mettre des mots sur des idées » (28
septembre 2004)
« Professeur en SI, je viens de
passer plus de deux heures à vous lire. Bravo de mettre à disposition le
résultat de (je n'en doute pas) longues réflexions. Le Web n'était-il pas fait
pour cela ? » (5 août 2004)
« J'admire la diversité de
votre site dans le cadre d'une unité de pensée. Cela donne un ensemble cohérent
et plein de vie. J'aime aussi la réalisation technique simple, claire, et la
vitesse de rotation confortable d'un clic à l'autre. » (24 juillet 2004)
« Professeur de philosophie, je
suis curieux de l’informatique. Je vous lis sans discontinuer depuis plusieurs
heures, notamment sur l'histoire de l'informatique et du PC. Je suis sidéré par
la masse et la précision des informations. Je cherchais depuis longtemps une
source générale, exacte et exhaustive. Votre site est l'une des plus brillantes
réussites intellectuelles d'Internet. » (13 août 2003)
J’ai reçu aussi des
commentaires négatifs :
« Excusez ce mouvement
d'humeur, mais vos textes me paraissent de plus en plus lourdement didactiques.
Peut être est-ce une usure de ma part à leur lecture ? » (10 juillet 2004)
« Tu m'as bien fait rire avec
ton article sur la
sécurité. Plus bourge-pédant on peut pas faire. Ça fait plaisir de savoir
que notre élite est au contact de la réalité... Si un jour j'arrive à un poste
de responsabilité, je saurai me souvenir de mes origines de voyou pour en mettre
plein la gueule aux tartufes dans ton genre »
(11 décembre 2001).
Conseils pratiques
Voici quelques conseils élémentaires, mais utiles, aux
personnes qui envisagent de publier sur le Web :
1) Publiez vos cours, livres, articles et réflexions
Si vous avez écrit des textes
où vous se condense une réflexion, mettez-les sur le Web ! Cela élargira
l’audience des idées que vous défendez et vous procurera des critiques utiles.
Certaines revues spécialisées
se refusent à mettre leur contenu sur le Web de peur de perdre des abonnés. On
m’a dit que certains professeurs hésitaient à publier leurs cours de peur des
critiques que cela leur attirerait. Tout cela est regrettable.
Je ne juge pas nécessaire –
c’est une question de goût – de publier sur le Web un journal intime.
2) Diffusez une lettre périodique
Elle entretient votre relation
avec les lecteurs et contraint à alimenter régulièrement le site.
3) Publiez les remarques des lecteurs
Elles sont souvent consultées
et, si vous y introduisez des liens, elles formeront une entrée vivante vers vos
textes.
4) Soignez l’écriture
Cela rend la lecture plus
agréable, cela limite le risque de contresens, et c’est un signe de respect
envers les lecteurs.
5) Liez les documents entre eux
En tirant parti de
l’hypertexte, vous encouragez le lecteur à passer de l’un de vos textes à
l’autre. Cela lui permet de mieux comprendre ce que vous voulez dire et de faire
le tour de vos points de vue.
6) Faites vous référencer par les moteurs de recherche
C’est facile, c’est gratuit, et
ils vous amèneront de nouveaux lecteurs. Ils sont essentiels à la vie du site.
Il suffit de remplir un formulaire sur le site du moteur de recherche, puis
d’être retenu par ses experts.
Ce message, écrit en langue orale, est un artefact tellement subtil que je
crois qu’il a été forgé exprès pour me taquiner.
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